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GM rembourse sa dette aux États-Unis et au Canada et met le cap sur la Bourse

Publié le 22/04/2010 00:00

Le constructeur automobile GM a fini mercredi de rembourser tous les prêts des États-Unis et du Canada reçus au moment de sa faillite, et doit maintenant orchestrer son retour en Bourse pour restituer deux milliards de dollars d'aide.

Lors d'une conférence de presse, le PDG de General Motors (GM), Ed Whitacre, a indiqué que son groupe avait "fait un paiement de 5,8 milliards de dollars au Trésor américain et à Exportation et développement Canada", avec cinq années d'avance sur l'échéancier initial.

GM "a investi 1,5 milliard de dollars dans vingt sites du groupe aux États-Unis et au Canada sur les neuf derniers mois, restaurant ou créant 7.500 emplois", a-t-il précisé.

GM avait reçu des prêts de 6,7 milliards de dollars de l'État américain, de 1,4 milliard du Canada et 1,3 milliard de l'Allemagne.

Le groupe avait remboursé 1,2 milliard de dollars de dette à Washington et Ottawa en décembre et la même somme fin mars.

Ce remboursement est "un signe positif pour notre investissement automobile, vu non seulement les fonds recouvrés par les contribuables mais aussi les nombreux emplois préservés par la stabilisation réussie de cette industrie vitale pour notre économie", s'est félicité le secrétaire au Trésor Tim Geithner.

Le Trésor doit encore recouvrer son investissement direct dans le capital de l'entreprise, soit "2,1 milliards de dollars d'actions préférentielles et 60,8% des actions ordinaires" de GM.

La Maison Blanche a par ailleurs salué le bénéfice opérationnel dégagé par Chrysler, le troisième constructeur automobile américain, qui a lui aussi déposé le bilan en 2009.

Chrysler a subi une perte nette de 4 milliards de dollars depuis sa sortie de faillite en juin 2009, mais son résultat opérationnel est revenu dans le vert au premier trimestre à 143 millions de dollars.

Larry Summers, l'un des principaux conseillers économiques du président Barack Obama, a souligné que cette remise à flot de GM et Chrysler était "le résultat de décisions réfléchies et politiquement difficiles du président", alors que la décision de les soutenir, plutôt que d'autres entreprises en difficulté, avait fait polémique.

"L'industrie automobile a perdu plus de 400.000 emplois en 2008 et en a récupéré 45.000 depuis", a précisé M. Summers, qui a noté qu'"au moins un million d'emplois en plus auraient pu être perdus si GM et Chrysler avaient été liquidés".

GM employait 217.000 personnes fin 2009, contre 335.000 en 2005.

A Ottawa, le Premier ministre canadien Stephen Harper s'est lui aussi félicité de ce remboursement anticipé.

"Non seulement GM a remboursé la totalité de son prêt plus tôt que prévu, mais de nouveaux emplois ont été créés dans les usines d’automobiles du Canada", a noté M. Harper, dont l'État est lui aussi actionnaire de General Motors Canada.

GM, qui a environ 9.000 salariés au Canada, a annoncé en mars la création de 670 emplois en Ontario.

M. Whitacre n'a pas donné de précisions sur une éventuelle date de retour en Bourse, qui doit signer la fin de l'État actionnaire. Il avait estimé au début de l'année qu'il aurait lieu au plus tôt fin 2010.

Il a aussi prédit que son groupe, qui a essuyé une perte de 4,3 milliards de dollars en 2009 après sa sortie de faillite, devrait revenir à la rentabilité dès cette année.

Le président de GM en Amérique du Nord, Mark Reuss, a fait valoir mercredi lors d'une conférence téléphonique que le constructeur souhaitait aligner "plusieurs trimestres réussis" avant d'envisager une introduction en Bourse.

"GM et Ford sont sans aucun doute sur la voie de la rentabilité d'une manière normale", a commenté John Wolkonowicz, analyste de IHS Global Insight. D'après lui, "il est désormais certain que GM va être une entreprise qui réussit". Chrysler pour sa part recommence à gagner de l'argent "en ayant dégraissé jusqu'à la moëlle", a-t-il conclu.

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