Les stations de ski françaises enregistrent globalement une bonne fréquentation en février malgré une dernière semaine décevante et une consommation en baisse, selon les professionnels interrogés par l'AFP vendredi.
"La clientèle parisienne, attendue la dernière semaine de février, a été très en retrait, alors que celle de proximité a été assez bonne", relève Didier Arino, directeur de Protourisme.
Dans l'ensemble, les Alpes du Sud, qui ont bénéficié d'un meilleur ensoleillement que les Alpes du Nord, ont fait la course en tête et enregistré une hausse de fréquentation de 3% par rapport à 2009, selon Didier Arino.
A l'inverse, les grandes stations des Alpes du Nord, prisées par les touristes britanniques, représentant un quart de le clientèle étrangère, ont marqué "un net recul de fréquentation", selon Laurent Reynaud, président du syndicat national des téléphériques de France.
A l'image de Courchevel ou Val d'Isère, ces stations internationales ont en effet enregistré une baisse de fréquentation de 7% en moyenne, même si elles ont pu compter sur le retour d'une clientèle haut de gamme et des touristes russes, selon le directeur de Protourisme.
Le très bon enneigement a également eu pour conséquence une "meilleure répartition de la clientèle, ce qui a sans doute privé les stations de haute altitude d'une clientèle de report", constate Jacques Guillot, président de l'association Ski France, regroupant près de 200 stations françaises.
Les stations de moyenne montagne ont certes constaté un déficit de chiffre d'affaire et de fréquentation des remontées mécaniques de 7 à 15% par rapport à 2009, "qui avait atteint des records de fréquentation", mais dans la moyenne de ces cinq dernières années, selon Didier Arino.
"La fréquentation générale est bonne mais la consommation est en baisse", nuance Laurent Reynaud.
"Les vacanciers ne renoncent pas au ski, même en cette période de crise, mais skient +moins cher+ en étant beaucoup plus attentifs aux prix", poursuit-il.
"La réactivité des vacanciers est très forte, ils n'hésitent pas à s'adapter aux promotions de dernière minute et à changer de lieu suivant la météo", explique Didier Arino.
Selon les professionnels, l'hiver 2009-2010 aura en effet été marqué par une forte concurrence, avec une baisse globale des prix et de nombreuses promotions, notamment avec des forfaits 4 heures ou en vente sur internet.
Pour la fin de saison, les professionnels ne cachent pas leurs inquiétudes : "Nous attendons avec prudence les mois de mars et avril qui représentent encore 40% de notre activité. Les réservations sont pour l'instant faibles", relève Laurent Reynaud.