Le déficit commercial de la France est resté quasiment stable en février, à 3,604 milliards d'euros contre 3,534 milliards en janvier, en données corrigées des variations saisonnières, ont indiqué les Douanes jeudi.
Sur les douze derniers mois, le déficit cumulé du commerce extérieur français s'établit à 42,621 milliards d'euros, précise le ministère des Finances sur son site internet. Le mois dernier, ce déficit cumulé se montait à 43,228 milliards.
Sur l'ensemble de 2009, le déficit commercial français s'est élevé à 43,03 milliards d'euros, après son explosion de l'année précédente due à la crise qui l'avait porté au niveau record de 55,14 milliards.
En février, les exportations de produits manufacturés se sont stabilisées "après la poussée intervenue en janvier". Elles ont bénéficié de "la vente d'un paquebot" (plus de 400 millions d'euros) et des ventes de produits pharmaceutiques demeurées "très fermes", explique le ministère des Finances.
Mais parallèlement, les importations manufacturières et énergétiques ont progressé légèrement, ce qui a contribué à creuser le déficit commercial de 70 millions d'euros.
Au total, les exportations françaises se sont élevées en février à 30,371 milliards d'euros et ont progressé de 2,8% entre décembre et février par rapport aux trois mois précédents. Une progression réduite à +0,5% par rapport à la même période un an plus tôt.
Quant aux importations, elles ont atteint 33,975 milliards d'euros, en augmentation de 2,3% entre décembre et février par rapport aux trois mois précédents. Leur progression est de 1,4% sur cette période par rapport à la période correspondante un an plus tôt.
La hausse des importations en février est essentiellement liée à l'alourdissement de la facture énergétique, avec des importations d'hydrocarbures naturels en augmentation de près de 200 millions d'euros. Le cours du baril de Brent s'établissait en moyenne à 74 dollars en février, soit une progression de plus de 70% sur un an.
"La tendance haussière se confirme à la fois pour les exportations et pour les importations, ce qui est cohérent avec le rebond du commerce mondial depuis l'été 2009", relève Alberto Balboni, économiste chez Xerfi.
"Les échanges extérieurs de la France ont atteint un point bas historique en juin 2009 et reprennent désormais des couleurs. Le commerce mondial est en phase de reprise, tiré par le dynamisme retrouvé des économies émergentes, après avoir affiché sa plus forte baisse de l'après-guerre en 2009 (-12% selon l'OMC)", ajoute-t-il.
Mais la France souffre principalement d'exportations insuffisamment tournées vers les pays émergents asiatiques qui tirent la croissance mondiale, plus de 60% des exportations étant destinées à l'Union européenne, analyse M. Balboni.
Or, certains des principaux partenaires commerciaux de la France, comme l'Espagne ou le Royaume-Uni, vont encore souffrir durant plusieurs trimestres de la forte récession enregistrée en 2009.
Et cette "spécialisation intra-européenne" du commerce français l'empêche également de profiter pleinement de la récente dépréciation de l'euro vis-à-vis du dollar, conclut-il.