La Bourse de New York a fini en nette baisse mardi, plombée par les tensions géopolitiques entre les deux Corée et l'incertitude persistante sur les finances irlandaises: le Dow Jones a perdu 1,27% et le Nasdaq 1,46%.
Selon des chiffres définitifs de clôture, le Dow Jones Industrial Average a lâché 142,21 points à 11.036,37 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 37,07 points à 2.494,95 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500, de son côté, a baissé de 1,43% (17,11 points) à 1.180,73 points.
"Les inquiétudes persistantes sur l'Irlande et l'Europe ont continué de peser. La grande actualité venait de Corée, et les enquêtes en cours sur des fonds d'investissement américains n'ont pas aidé", a obervé Mace Blicksilver, de Marblehead Asset Management.
La Corée du Nord a tiré mardi des dizaines d'obus sur une île de Corée du Sud, déclenchant des tirs de riposte de Séoul. Ces tensions géopolitiques sont venues s'ajouter à un environnement international délicat, alors que les problèmes de dettes publiques continuaient de plomber la zone euro.
Le vote du budget d'austérité en Irlande était remis en cause après l'indignation de l'opinion publique et de certains membres de la coalition gouvernementale contre le plan de sauvetage accordé au pays.
Ces problèmes ont poussé les investisseurs à se réfugier dans certaines classes d'actifs comme le dollar, l'or ou les bons du Trésor.
"Une bonne partie de ce qui avait emmené la progression du marché entre début septembre et le 5 novembre se replie désormais: les valeurs du pétrole et du gaz, de l'industrie et des matériaux de base", a souligné Art Hogan, de Jefferies, des secteurs affectés notamment par la hausse du dollar.
L'attitude du marché n'a pas beaucoup changé après la publication des minutes de la dernière réunion de la Réserve fédérale, en début d'après-midi.
"Au final, les minutes sont cohérentes avec le message du président Ben Bernanke livré lors de la récente conférence à la Banque centrale européenne: la Fed reste déçue du rythme de la croissance et a jugé les mesures d'assouplissement quantitatif justifiées", a observé Zach Pandl, de Nomura Global Economics.
Maigre consolation pour les investisseurs, la croissance économique des Etats-Unis s'est accélérée plus que prévu au troisième trimestre (+2,5% en rythme annuel), selon de nouveaux chiffres officiels du PIB publiés mardi.
L'indice Dow Jones a été miné par les baisses des groupes pétroliers Chevron (-2,04% à 81,75 dollars) et ExxonMobil (-1,72% à 68,98 dollars) ou encore le constructeur d'engins de chantier Caterpillar (-1,63% à 82,63 dollars).
Passé au second plan, Hewlett-Packard a tout de même été la seule valeur de l'indice Dow Jones en hausse (+2,17% à 44,19 dollars) après la publication de ses résultats.
Le groupe d'électricité Dynegy (-2,72% à 5,00 dollars) s'attend à ce que son projet de vente au fonds d'investissement Blackstone (-2,42% à 12,93 dollars) soit rejeté par les actionnaires et va "immédiatement" se mettre en quête d'alternatives.
Le géant français de l'électricité EDF a décidé de mettre en vente toute sa part dans Constellation Energy (-2,17% à 28,42 dollars), son partenaire avec lequel il distend ses liens à la suite de différends sur un projet nucléaire.
Le groupe de textile américain J.Crew (+16,84% à 43,99 dollars) est racheté par les fonds TGP Capital et Leonard Green and Partners pour 3 milliards de dollars.
Le marché obligataire a profité de la prudence ambiante. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans s'est replié à 2,762% contre 2,813% lundi soir et celui du bon à 30 ans à 4,168% contre 4,209%.