Les intentions d'embauches, permanentes ou temporaires, dans le secteur privé et dans une partie du public devraient avoisiner 1,7 million, selon l'enquête annuelle sur les besoins en main d'oeuvre publiée mardi par Pôle emploi, qui a modifié son périmètre d'analyse.
Cette neuvième édition de l'enquête, qui prend désormais en compte le secteur agricole, une partie du secteur public (collectivités territoriales, hôpitaux...) et des établissements sans salarié, dénombre 1.693.300 projets de recrutement dans 383 bassins d'emploi de métropole et des Dom.
En 2010, près de quatre intentions d'embauche sur dix (37,5% soit 634.600) sont liées à une activité saisonnière.
"Comme l'enquête 2010 est rénovée, aucune comparaison n'est possible avec les années antérieures", a affirmé à la presse le directeur des études et statistiques de Pôle emploi, Bernard Ernst.
Pôle emploi avait fait état d'une chute de 23,8% des intentions d'embauche en 2009 dans le seul secteur privé, tombées sous la barre du million pour la première fois depuis le début de son enquête, en 2002.
En 2010, près d'un employeur sur cinq (19,7%) envisage de réaliser au moins une embauche, soit 524.900 employeurs potentiels. Il s'agit dans plus de 40% des cas de créations de postes, dans 34% d'une réponse à un surcroît d'activité et dans plus de 30% d'un remplacement de départ.
Près d'un recruteur potentiel sur deux (49,2%) compte proposer des CDI, 40,5% des CDD de moins de six mois, 24% des CDD de six mois et plus, 3,4% de l'intérim.
La répartition des projets de recrutement n'est pas uniforme en France. "Une diagonale se dessine, séparant d'un côté le nord-nord-est industrialisé, avec une faible propension de recruteurs potentiels, et de l'autre, le sud-sud-ouest de l'Hexagone" en quête de personnel.
Si l'industrie manufacturière et la construction représentent "de faibles réserves d'emplois potentiels", les profils les plus recherchés se trouvent dans l'agriculture, les services aux particuliers (serveurs, employés de cuisine, aides à domicile...), le sanitaire et social (aides-soignants...).
Les métiers de la vente, du tourisme et des services sont toujours les plus recherchés (39%).
Dans 39,9% des cas (675.600), les employeurs font état de difficultés à recruter, notamment dans la construction, l'immobilier, la santé et l'action sociale ou, dans une moindre mesure, l'hôtellerie-restauration.
"Malgré le contexte actuel de hausse du chômage, certains éléments structurels, comme le manque d'attractivité de certains métiers et filières de formation, ainsi que l'ampleur des pénuries de main d'oeuvre qualifiée expliquent ce résultat", selon Pôle emploi.