Le taux de chômage en Allemagne est encore ressorti stable en mars sur un mois, avec 6,9% en données corrigées des variations saisonnières (CVS), a annoncé jeudi l'Agence fédérale pour l'emploi.
Si le taux s'est maintenu au même niveau qu'en février, le nombre de chômeurs a toutefois augmenté de 13.000 personnes en mars par rapport à février, toujours en données CVS. Les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires tablaient en moyenne sur une évolution nulle du nombre de chômeurs.
Le taux de chômage brut a en revanche légèrement reculé, à 7,3%, alors qu'il s'était stabilisé à 7,4% en février, après une hausse sensible le mois précédent.
"Le marché du travail allemand se montre relativement peu impressionné par les conditions économiques de ces derniers mois et reste solide", a commenté le président de l'Agence pour l'emploi, Frank-Jürgen Weise, dans un communiqué.
En données CVS, qui exclut des statistiques les gains ou pertes d'emplois dus à des activités saisonnières, le taux de chômage se maintient à 6,9% depuis octobre.
Si le début de l'année semble avoir été plus poussif que prévu pour l'Allemagne, un redressement de la première économie européenne est toujours attendu par la banque centrale du pays, la Bundesbank, après une contraction du Produit intérieur brut (PIB) de 0,6% au dernier trimestre 2012.
Pour Annalisa Piazza, économiste chez Newedge Strategy, la hausse du nombre de chômeurs est tout de même le signe "du récent regain de pression en raison de la crise de la dette en zone euro".
Il y a également "une modération accrue dans le nombre d'emplois vacants car les entreprises sont réticentes à créer de nouveaux emplois dans l'environnement économique incertain actuel", ajoute-t-elle, soulignant toutefois qu'à 6,9% le taux de chômage reste proche de son niveau le plus bas atteint depuis la réunification de l'Allemagne.
Johannes Gareis, économiste de Natixis, prévoit que le taux de chômage allemand reste à ce point bas en 2013 car même si le nombre de chômeurs a augmenté en mars, le marché du travail allemand reste "solide, résistant aux faibles performances économiques de ses voisins".
Pour Holger Schmieding, chef économiste chez Berenberg, ce rebond du nombre de chômeurs "va probablement rester un phénomène temporaire", qui s'explique en partie par la longue saison hivernale traversée par l'Allemagne.
Si le marché du travail n'est plus aussi vigoureux en terme d'intentions d'embauches et de créations d'emplois, "il demeure en très bonne santé", estime M. Schmieding.