Les ventes de détail ont augmenté bien plus que prévu aux Etats-Unis en novembre, laissant présager une fin d'année meilleure qu'annoncée pour les commerçants et un soutien de la consommation des ménages à la croissance du PIB au quatrième trimestre.
Selon les chiffres publiés par le département du Commerce, les ventes des détaillants ont augmenté de 1,3% par rapport à octobre, alors que les analystes pensaient qu'elles n'avaient progressé que de 0,6%.
Signe encourageant pour l'économie américaine, après leur rebond du mois précédent, elles ont même augmenté en glissement annuel (+1,9%) pour la première fois depuis août 2008.
L'indice des ventes de détail est très suivi dans la mesure où il donne une idée de la consommation des ménages, moteur traditionnel de la croissance américaine.
Etant donné qu'il n'est pas corrigé des variations de prix, la hausse des ventes des pompes à essence (+6,0%) due au renchérissement du carburant compte pour beaucoup dans la progression du mois.
Néanmoins, si l'on exclut les ventes des stations-service et du secteur automobile, les ventes de détail ont progressé pour le quatrième mois de suite en novembre, et leur hausse s'est accélérée, à 0,6%, contre 0,1% en octobre.
"On dirait que les ménages ne sont pas aussi timides que nous le pensions dans leurs dépenses", reconnaît l'économiste indépendant Joel Naroff, notant que presque tous les secteurs ont bénéficié du regain de prodigalité des Américains.
La consommation des ménages américains s'était effondrée au deuxième semestre de 2008. Elle a progressé fortement au troisième trimestre, qui a vu l'économie américaine sortir de la longue et douloureuse récession dans laquelle elle était entrée en décembre 2007.
Les ventes de détails de novembre laissent présager que les dépenses des ménages devraient continuer de progresser au quatrième trimestre, et que la saison des fêtes (novembre-décembre aux Etats-Unis) pourrait bien ne pas être aussi mauvaise que certains Cassandre ne l'avaient prédit.
Pour M. Naroff, il y a "quelque espoir de voir les ménages jouer leur rôle dans la reprise économique" alors que l'investissement des entreprises risque d'être encore limité pendant un moment.
Autre signe propice pour les détaillants à l'approche de Noël, l'indice de confiance des consommateurs américains établi par l'Université du Michigan s'est nettement redressé en décembre, pour revenir à son niveau de septembre.
Voilà qui "tombe à pic", estime Brian Bethune, économiste de l'institut IHS Global Insight
La progression de la consommation à plus long terme n'est pas acquise pour autant du fait de la persistance attendue d'un chômage élevé, et du comportement des ménages qui semblent redécouvrir les vertus de l'épargne.
Néanmoins, les bases de la croissance sont en train d'être posées. La banque centrale américaine (Fed) a indiqué jeudi que les Américains s'étaient désendettés pendant les trois mois d'été à un rythme jamais vu depuis 1951, et, autre signe encourageant, qu'ils s'étaient mêmes enrichis, pour le deuxième trimestre d'affilée.
De plus, selon d'autres chiffres officiels publiés vendredi, les entreprises manufacturières et les distributeurs ont augmenté leur stocks en octobre, après treize mois de déstockage.
Outre le fait que cela signale l'espérance d'une demande en hausse, cette progression des stocks ajoutera à la croissance au quatrième trimestre.