Les groupes français Vinci, Eiffage (PA:FOUG) et Bouygues (PA:BOUY) ont remporté des contrats pour la construction de la deuxième ligne à grande vitesse britannique, a annoncé lundi le ministère des Transports, un chantier de plusieurs milliards de livres.
Le projet comprend la construction de tunnels, de ponts, de berges et de viaducs. Un budget de 6,6 milliards de livres (7,5 milliards d'euros) est prévu pour cette ligne à grande vitesse qui permettra de relier Londres et Birmingham (centre de l'Angleterre).
Le ministère britannique n'a pas répondu dans l'immédiat à l'AFP sur la question des montants perçus par chacune des entités ayant gagné ces pré-contrats qui doivent être formellement confirmés prochainement.
Dans le détail, trois filiales de Vinci seront mises à contribution sur l'aire Nord, avec de nombreux ouvrages d'art, de terrassement, des déviations et des franchissements d'autoroutes portant au total sur 85 km de ligne.
L'entreprise française a gagné ces engagements dans le cadre d'une alliance avec le britannique Balfour Beatty, et les deux sociétés se partageront à égalité quelque 2,5 milliards de livres de contrats (2,85 milliards d'euros).
Des filiales de Bouygues et Eiffage seront présentes pour leur part sur l'aire centrale des travaux. Bouygues en a remporté un morceau dans le cadre de sa participation à un consortium de trois entreprises qui se partageront un contrat de 965 millions de livres (1,1 milliard d'euros). Eiffage construira, avec la britannique Carillon et un autre partenaire, un tunnel et d'autres infrastructures pour un total de 1,4 milliard de livres (1,6 milliard d'euros).
Quelque 16.000 emplois devraient être créés dans le pays à cette occasion. La ligne devrait être opérationnelle en 2026 et prendre en charge plus de 300.000 passagers par jour. Le trajet pour rejoindre Londres à Birmingham devrait être réduit d'une heure trente actuellement à cinquante minutes.
"C'est un grand pas dans la construction du nouveau chemin de fer britannique et cela souligne la détermination de ce gouvernement à offrir une économie qui bénéficie à tout le monde", a indiqué Chris Grayling, le ministre des Transports. L'objectif est de pouvoir ralier rapidement la capitale britannique depuis les aires un peu moins prospères du centre puis du nord de l'Angleterre.
"Ces contrats vont créer des opportunités pour des milliers de PME", a-t-il ajouté.
- Lotissement rasé ? -
Le projet comprend également la construction de trois nouvelles gares, deux à Birmingham et une à Londres, ainsi qu'une extension d'importance de la gare londonienne de Euston.
La ligne LGV Londres-Birmingham ne constitue que la première phase du projet HS2, dont la seconde étape prévoit le prolongement de la ligne à grande vitesse depuis Birmingham en deux tronçons septentrionaux, l'un vers le nord-ouest jusqu'à Manchester, l'autre un peu plus à l'est jusqu'à Leeds.
L'exploitation de ces tronçons supplémentaires de la ligne à grande vitesse pourrait débuter vers 2033. Les autorités britanniques ont estimé à 56 milliards de livres (64 milliards d'euros) le coût total du projet HS2.
Des opposants à ce projet ont critiqué le coût des travaux de ces nouveaux tronçons, mais aussi l'impact causé sur l'environnement. L'un des tracés impliquerait de raser un lotissement nouvellement construit dans les environs de Mexborough au sud de Leeds.
"Nous allons maintenant poursuivre la construction de la ligne, tout en continuant de nous assurer que les communautés affectées reçoivent le support approprié et soient traitées avec justice, compassion et respect", a poursuivi le ministre des Transports.
Fin juin, les autorités britanniques ont publié une liste réduite de candidats pour l'exploitation proprement dite de la future ligne, parmi lesquels figurent la SNCF dans le cadre d'un consortium.
Il s'agira de la deuxième ligne à grande vitesse du Royaume-Uni après le tronçon (HS1) qui relie Londres au Tunnel sous la Manche.
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