Quelque 490 millions de yuans (59 millions d'euros) de fonds destinés à compenser les expropriations de terrains liées à la construction de la ligne de TGV Pékin-Shanghai, ouverte le 30 juin 2011, ont été détournés, a rapporté lundi le Bureau national d'audit.
Cette ligne de 1.318 km de long, d'un coût de 21,76 milliards de yuans (26 milliards d'euros), avait déjà fait l'objet d'un audit l'an dernier qui avait révélé des détournements de fonds pour un montant de 187 millions de yuans (22,5 millions d'euros).
La plus grande partie des fonds de compensation a été "retenue" par des responsables de l'arrondissement de Beichen de la ville de Tianjin (nord), pour un montant de 340 millions de yuans, précise le Bureau national d'audit.
Ce dernier a également calculé qu'à la date du 31 mai dernier, 656 fournisseurs de matériel et 1.471 équipes de chantier travaillant dans le terrassement ou la construction de nouvelles gares le long de la ligne Pékin-Shanghai n'avaient pas été payés, le montant des arriérés s'élevant à 8,25 milliards de yuans (991 millions d'euros).
Les affaires de corruption dans les chemins de fer chinois se multiplient depuis le limogeage début 2011 de l'ancien ministre des Chemins de fer, Liu Zhijun, accusé d'avoir reçu des pots-de-vin de 800 millions de yuans dans le cadre de gros contrats pour l'expansion du réseau de lignes à grande vitesse en Chine.
Le réseau ferré à grande vitesse chinois, lancé en 2007, est déjà le plus long du monde: 13.000 km de voies devraient être posées cette année et 16.000 km en 2016.
Mais la sécurité des TGV chinois a été mise en doute l'été dernier à la suite de la collision meurtrière de deux trains à Wenzhou (est). La vitesse d'exploitation a été limitée à environ 300 km/h après cet accident, contre 350 km/h prévus initialement sur certains tronçons.