Le Premier ministre espagnol José Luis Rodriguez Zapatero veut "jeter les bases d'un pacte de compétitivité" à l'échelle européenne avec son homologue allemande Angela Merkel, en visite à Madrid jeudi, selon un entretien avec plusieurs quotidiens allemands diffusé mercredi.
Sa rencontre avec Mme Merkel sera selon lui "le plus important sommet depuis de nombreuses années entre l'Espagne et l'Allemagne", sur fond de crise de la dette en zone euro, dans la tourmente de laquelle l'Espagne a également été prise.
Alors que les dirigeants européens discutent tous azimuts sur les mécanismes en place pour venir en aide aux plus fragiles d'entre eux, et sur une coordination plus poussée de leurs politiques économiques, M. Zapatero a déclaré qu'il voulait avec Mme Merkel "jeter les bases d'un pacte de compétitivité", aux quotidiens Handelsblatt, Süddeutsche Zeitung, Frankfurter Allgemeine Zeitung et Die Welt.
"Le seul fait que ce projet soit lancé et que les grands pays, Allemagne, France, Espagne et Italie, y adhèrent totalement, va amener plus de confiance sur les marchés que les débats sur la flexibilité et la taille du Fonds de sauvetage européen", selon lui.
Largement à l'instigation de l'Allemagne, les Européens discutent actuellement des moyens de corriger les déséquilibres économiques les plus flagrants entre pays européens.
"L'euro est soutenu par une politique monétaire commune, maintenant manque l'autre pilier, nous devons faire converger nos politiques de compétitivité", a plaidé M. Zapatero.
Il a invité l'Allemagne à jouer "non pas en défense, mais comme milieu de terrain offensif" en Europe, notamment en oeuvrant à "une union économique plus poussée" avec la France.
"En ce moment il y a trois pays cruciaux (en Europe), l'Allemagne, la France et l'Espagne", a dit M. Zapatero, et "pendant que l'Espagne fait ses devoirs", en mettant en oeuvre une série de réformes économiques, "l'Allemagne et la France doivent travailler à une union économique plus poussée".