L'euro se reprenait modestement jeudi après être tombé à son plus bas niveau depuis près de 16 mois face au dollar et depuis plus de dix ans face au yen, pâtissant des résultats mitigés d'une émission de dette publique très surveillée en Italie.
Après avoir dégringolé sous 1,30 dollar mercredi, la monnaie unique est tombée jeudi vers 12H10 GMT jusqu'à 1,2858 dollar, un niveau plus vu depuis septembre 2010.
Vers 22H00 GMT (23H00 à Paris), elle valait 1,2960 dollar contre 1,2934 dollar mercredi vers 22H00 GMT.
L'euro reculait légèrement face à la devise nippone, à 100,61 yens contre 100,80 yens mercredi soir. Il est descendu jeudi peu avant 12H00 GMT à 100,06 yens, un plus bas depuis plus de dix ans.
Le dollar baissait face au yen à 77,62 yens contre 77,90 yens la veille.
La monnaie unique a pâti du regain d'inquiétudes au sujet de la solidité budgétaire de l'Italie, qui a procédé jeudi à un emprunt sur les marchés.
L'opération "comporte à la fois des éléments positifs et négatifs, ce qui a poussé les intervenants du marché à rester prudents face aux perspectives des marchés de la dette en Europe et de l'euro", a observé Nick Bennenbroek, de la banque Wells Fargo.
Le Trésor italien a réussi jeudi à placer pour 7 milliards d'euros d'obligations à moyen et long terme et le taux de l'emprunt de référence à 10 ans (échéance 2022) a reculé juste en dessous du seuil critique des 7%.
Mais Rome a limité volontairement les volumes placés sur le marché obligataire alors qu'il avait prévu de lever jusqu'à 8,5 milliards d'euros, et l'opération n'a pas semblé convaincre les cambistes.
"Les résultats de l'émission sont décevants, puisque la demande (des investisseurs) s'est avérée moindre qu'attendu, et que le montant émis n'a même pas atteint l'objectif visé initialement", a commenté Anita Paluch, analyste de la société financière Gekko Global Markets.
"Cela n'aide pas l'euro, d'autant que de nombreux opérateurs sont absents des marchés cette semaine" en raison des fêtes de fin d'année, a-t-elle indiqué à l'AFP.
De faibles volumes d'échanges accentuent les moindres fluctuations sur le marché des changes, rendu ainsi beaucoup plus volatil.
"Les taux de la dette italienne à 10 ans restent à presque 7% et ce taux très élevé, déjà ingérable, devrait grimper si la crise persiste", a estimé de son côté Manoj Ladwa, courtier de ETX Capital.
"L'Italie est un gros pays qui a plus de marges de manoeuvres que la Grèce n'en avait pour supporter un tel taux, mais désormais, on ne peut plus exclure un plan de sauvetage international pour l'Italie, si la situation (financière) du pays dégénère", a-t-il indiqué à l'AFP.
Vers 22H00 GMT, la livre britannique baissait face à l'euro à 84,09 pence pour un euro, comme face au billet vert, à 1,5411 dollar.
La devise helvétique progressait légèrement face à l'euro, à 1,2183 franc suisse pour un euro, comme face au dollar, à 0,9400 franc suisse pour un dollar.
La devise chinoise a terminé à 6,3190 yuans pour un dollar, contre 6,3219 yuans mercredi.