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A Genève, la délégation de Damas évoque une sortie de l'impasse

Publié le 23/03/2016 22:10
© Reuters. VERS LA SORTIE D'UNE IMPASSE À GENÈVE, SELON LA DÉLÉGATION SYRIENNE

par Suleiman Al-Khalidi et Tom Miles

GENEVE (Reuters) - Le chef de la délégation du gouvernement syrien à Genève, Bachar Djaafari, a déclaré mercredi que le premier cycle de négociations menées depuis neuf jours dans la ville suisse avait selon lui permis de sortir de l'impasse diplomatique.

Bachar Djaafari a rencontré dans la journée la porte-parole de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, dont la venue sur les rives du lac Léman n'avait pas été annoncée.

"Elle m'a remis une lettre de soutien au dialogue intersyrien", a déclaré aux journalistes le chef de la délégation de Damas. "Elle est venue nous soutenir afin que nous nous engagions positivement dans les discussions afin de mettre fin à la crise syrienne."

Federica Mogherini avait auparavant rencontré Riad Hijab, le coordinateur du Haut Conseil des négociations (HCN), principale alliance de l'opposition syrienne.

Avec l'émissaire des Nations unies Staffan de Mistura, elle a souligné que le succès de la lutte contre les djihadistes de l'Etat islamique (EI) et d'Al Qaïda dépendait d'abord d'une solution politique en Syrie.

Le gouvernement syrien a toujours insisté pour que la "lutte contre le terrorisme" passe avant les discussions sur la transition politique en Syrie.

Mais pour Federica Mogherini et Staffan de Mistura, ceux qui se plaignent du terrorisme doivent d'abord aider à trouver une solution à la crise en Syrie.

DOCUMENT DE L'ONU

Lors de son entretien avec la diplomate européenne, Djaafari a souhaité que les pays de l'UE rouvrent leurs ambassades à Damas et lèvent leurs sanctions contre la Syrie.

Cette première série de discussions à Genève s'achèvera jeudi. Djaafari a déclaré que sa délégation ne pourrait revenir à Genève avant le 13 avril, date des élections législatives prévues par le gouvernement de Damas.

Auparavant, Bachar Djaafari avait promis d'examiner, une fois rentré à Damas, un document remis par Staffan de Mistura.

"Nous avons reçu une lettre qui sera étudiée quand nous serons retournés à Damas", a-t-il dit après un entretien avec l'émissaire de l'Onu.

"Ce document sera minutieusement examiné une fois que nous serons retournés dans la capitale et nous y répondrons au début de la prochaine série de discussions", a-t-il poursuivi.

Selon plusieurs sources, ce document serait un essai de synthèse des positions de chacun en vue de fixer une "vision commune" de l'avenir de la Syrie.

Staffan de Mistura avait annoncé mardi son intention de chercher des points de convergence dans les solutions proposées par Damas et par l'opposition pour mettre fin au conflit. S'il y parvient, une annonce pourrait être faite jeudi.

Le point le plus épineux des discussions concerne le sort du président Bachar al Assad, dont le départ est pour le HCN un préalable. L'émissaire de l'Onu à invité les parrains russe et américain des discussions à travailler sur ce point pour sortir de l'impasse.

JOHN KERRY À MOSCOU

Vladimir Poutine, qui a annoncé le 14 mars, à la surprise générale, le retrait partiel des forces russes engagées en Syrie, doit recevoir jeudi le secrétaire d'Etat John Kerry. Le chef de la diplomatie américaine doit également s'entretenir avec son homologue russe Sergueï Lavrov.

"Le secrétaire d'Etat aimerait vraiment savoir maintenant où en est le président Poutine dans ses réflexions (...) sur la transition politique", a déclaré un membre de la délégation américaine à son arrivée à Moscou. "Nous cherchons évidemment à savoir comment nous allons nous y prendre pour procéder à la transition avec le gouvernement Assad", a-t-il ajouté.

Prié de dire si Moscou comptait encourager Damas à discuter de cette transition, Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, a éludé la question. "Personne ne s'attendait à des négociations faciles. Il faut de la patience, beaucoup de patience, de la part de toutes les parties, c'est évident", a-t-il dit.

La Russie avait menacé lundi d'agir unilatéralement contre les insurgés qui violeraient le cessez-le-feu entré en vigueur le 27 février dans le cadre d'un accord conclu sous l'égide de Moscou et de Washington, faute d'un accord avec les Etats-Unis sur les moyens à mettre en oeuvre pour le faire respecter.

© Reuters. VERS LA SORTIE D'UNE IMPASSE À GENÈVE, SELON LA DÉLÉGATION SYRIENNE

Selon le ministère russe de la Défense, cinq violations de la trêve ont été comptabilisées ces dernières vingt-quatre heures.

(Avec John Irish et Stephanie Nebehay; Jean-Stéphane Brosse, Jean-Philippe Lefief et Guy Kerivel pour le service français)

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