Les éleveurs de l'Ouest restaient mobilisés lundi autour des laiteries, filtrant les camions citernes et frigorifiques, voire bloquant les sites, pour maintenir la pression sur les industriels au onzième jour de la grève du lait, ont constaté des journalistes de l'AFP.
A Carhaix (Finistère), une laiterie Entremont est bloquée depuis ce week-end par une dizaine de personnes barrant l'entrée avec des camions, selon la gendarmerie.
Dans le Morbihan, des citernes de lait bloquaient également les entrées de sites du géant laitier Lactalis à Pontivy et d'Entremont à Missiriac "pour faire monter la pression au niveau des ministères", a indiqué à l'AFP Laurent Bertho, un porte-parole de l'Apli dans les Côtes d'Armor qui participait au blocage de Pontivy.
Des filtrages de camions à l'entrée des laiteries avaient également lieu dans la matinée en Ille-et-Vilaine, selon les gendarmes et l'Apli.
"On contrôle pacifiquement les entrées et sorties de camions, on regarde les bons de livraison, combien ils ramassent de lait pour voir l'impact de notre grève", initiée il y a 11 jours, a expliqué à l'AFP Marcel Biard, administrateur national de l'Organisation des producteurs laitiers (OPL, branche lait de la Coordination rurale).
Même scénario en Basse-Normandie, où les éleveurs ont organisé des barrages filtrants près des laiteries pour contrôler le contenu des camions, "notamment des camions étrangers", selon Jean-Marc Painblanc, de l'Apli.
De nouvelles actions d'épandages devaient avoir lieu dans l'après-midi aux abords des laiteries, comme à Isigny-le-Buhat (Manche), aux abords d'une fromagerie, tandis que les distributions gratuites se poursuivaient également un peu partout.
L'Apli et l'OPL, soutenus par la Confédération paysanne, appellent les éleveurs à ne plus livrer leur production, pour obtenir une remontée des cours du lait dont les prix ont chuté, et la mise en place d'une régulation publique du marché.