PARIS (Reuters) - Jean-Luc Mélenchon a organisé samedi une démonstration de force à Paris, en présence de plusieurs milliers de personnes, destinée à galvaniser ses sympathisants et à rallier à lui les indécis de gauche à un peu plus d'un mois de la présidentielle.
"Ceci n'est pas seulement un événement extraordinaire à l'intérieur d'une campagne électorale comme jamais on n'en avait vue, ceci est une manifestation politique, une insurrection citoyenne contre la monarchie présidentielle", a-t-il lancé depuis l'estrade installée sur la place de la République.
"Si tant de gens se sont rassemblés ici, c'est qu'ils savent combien l'heure est grave pour leur pays, entre l'extrême droite qui voudrait la nation ethnique et les serviteurs de l'argent roi", a poursuivi le candidat de la France insoumise.
Selon les organisateurs, "au moins 130.000 personnes" se sont réunies dans l'Est parisien, cinq ans jours pour jour après un précédent rassemblement du même genre, place de la Bastille. La préfecture de police n'a pas communiqué d'estimation.
Durant une heure, Jean-Luc Mélenchon, à qui les sondages prêtent environ 11% des intentions de vote, a cité certaines mesures de son programme, en commençant par sa volonté d'instaurer une VIe République.
Il a proposé, entre autres, que soit inscrits dans la Constitution le droit à l'avortement et celui de mourir dans la dignité ou que soit créé un droit de révoquer les élus en cours de mandat par référendum.
Tout l'enjeu pour l'ex-socialiste, au coude-à-coude avec Benoît Hamon, est de s'imposer comme le principal candidat de la gauche dans une campagne pour l'instant dominée par le trio Marine Le Pen-Emmanuel Macron-François Fillon.
"Le paysage politique peut encore changer. Un Français sur deux n'a pas encore fait son choix. Il y a encore beaucoup de Français qui vont maintenant s'intéresser au débat politique", a déclaré son porte-parole, Alexis Corbière, sur BFM TV.
"Nous pouvons modifier un peu ce qu'on voudrait nous imposer comme second tour", a-t-il insisté.
Jusqu'à présent, les discussions de fond ont été éclipsées par les ennuis judiciaires de François Fillon et, dans une moindre mesure, de Marine Le Pen mais le débat télévisé prévu lundi entre les cinq premiers des sondages, Jean-Luc Mélenchon compris, pourrait donner une autre tournure à la campagne.
Dimanche, c'est au tour de Benoît Hamon de tenir un grand meeting, dans l'ex-Palais omnisports de Bercy, présenté au Parti socialiste comme un "moment fort" de sa campagne.
Le premier tour est prévu le 23 avril, le second le 7 mai.
(Simon Carraud, édité par Jean-Stéphane Brosse)