Des crédits "halal" et des comptes conformes à la loi islamique: les autorités marocaines ont donné leur feu vert aux banques islamiques, dites "participatives", pour un démarrage effectif de leurs activités dès ce mercredi.
Après plusieurs mois d'attente, les banques "halal" ont reçu en début de semaine l'aval du Conseil supérieur des oulémas, transmis par Bank Al-Maghrib, la banque centrale marocaine, pour le lancement de leurs activités à compter de ce mercredi, a appris l'AFP auprès de Bank Al-Maghrib.
Il s'agit pour l'heure d'opérations de base comme l'ouverture de comptes bancaires et de services afférents. Ces banques ont également été autorisées à accorder des crédits immobilier et automobile "halal", appelés "Mourabaha", mais ne peuvent proposer d'assurance.
Le système d'assurance participatif "takaful" n'est toujours pas "opérationnel", les banques attendent toujours leurs "agréments", a expliqué à l'AFP Talal Mohamed Yassine, directeur général adjoint d'une banque participative.
Il manque également dans le système marocain de la finance islamique les "sukuk", obligations compatibles avec la "charia", la loi islamique.
La finance islamique interdit notamment la pratique de l'intérêt et de la spéculation ainsi que l'investissement dans des secteurs du jeu ou de la pornographie.
Au Maroc, le Conseil supérieur des oulémas, une institution officielle chargée d'appuyer la politique religieuse du royaume, est la seule instance habilitée à émettre des fatwas (décrets) sur la conformité des produits de la finance participative.
Deux des cinq banques "halal" ayant obtenu leur agrément ont d'ores et déjà annoncé le démarrage effectif de leurs activités ce mercredi. Les autres devraient suivre rapidement.
Dix demandes d’agrément avaient été soumises à la Banque centrale en juin 2016, principalement par des groupes bancaires marocains associés avec des banques islamiques du Golfe.
La finance islamique, dont les perspectives de développement apparaissent sans limite, représente aujourd'hui quelque 2.000 milliards de dollars (1.717 milliards d'euros), et pourrait doubler de volume à 4.000 milliards de dollars en 2020, selon des experts.