L'activité dans le secteur privé français a enregistré en septembre son plus fort repli depuis avril 2009, accélérant sa contraction tant dans l'industrie manufacturière que dans les services, selon l'indice PMI publié jeudi par le cabinet Markit.
Selon cette première estimation, l'indice composite de l'activité globale en France est tombé à 44,1 points, contre 48 points en août, bien au-dessous du seuil des 50 points qui marque la frontière entre périodes d'expansion et de récession.
L'indice de l'industrie manufacturière se replie à 42,6 points contre 45 en août, soit un plus bas en 41 mois, et celui de l'activité de services chute à 46,1 points après 49,2, soit un plus bas en quatre mois.
"L'activité chute brutalement dans le secteur privé français", relève dans un communiqué l'économiste de Markit Jack Kennedy.
"Plus inquiétant encore, les contractions des nouvelles affaires et de l'emploi s'accélèrent tandis que les perspectives d'activité des prestataires de services se révèlent négatives pour la première fois depuis le début de l'année 2009", note-t-il.
Selon lui, la faiblesse de ces données laisse présager une contraction du produit intérieur brut (PIB) de la France au troisième trimestre de cette année, après neuf mois consécutifs de stagnation.
Cette violente rechute intervient après un léger mieux enregistré en août.
Selon les résultats de cette enquête auprès des entreprises, jugée par les analystes comme un bon indicateur avancé de la conjucture, "les fabricants français indiquent une baisse particulièrement forte de la production".
Les entreprises interrogées signalent une diminution du volume des nouveaux contrats pour le 7e mois consécutif, avec un taux de repli au plus haut depuis plus de trois ans.
Cette tendance est attribuée à la faiblesse de la demande et au climat d'incertitude actuel incitant les clients à la prudence. Les fabricants français signalent également le plus fort repli des nouvelles commandes à l'export depuis 40 mois.
Du coup, le volume du travail en attente enregistre une baisse marquée, entraînant de nouvelles réductions d'effectifs. Le taux de contraction de l'emploi affiche un plus haut de 34 mois, les suppressions de postes s'accélérant tant dans l'industrie manufacturière que dans les services.
Selon les patrons, le taux d'inflation est élevé, à son plus haut niveau depuis avril, en raison du coût du carburant, des matières premières et des salaires.
Markit interroge chaque mois 750 entreprises de l'industrie manufacturière et des services en France. Cette première estimation, dite "flash", porte sur 85% de ce panel.