Le groupe américain de semences OGM et d'agrochimie Monsanto, en butte aux attaques notamment sur ses pesticides, voit dans l'Hexagone un marché clé pour ses semences traditionnelles et son désherbant vedette le Roundup.
"Monsanto réaffirme sa volonté de renforcer son implantation en France, un marché clé pour le groupe qui y est présent depuis plus de 40 ans", a indiqué mercredi le directeur de l'activité protection des cultures Didier Charrier, lors d'une conférence de presse.
La France est le marché le plus important pour le groupe parmi les pays d'Europe et d'Afrique du nord qui ont en tout représenté 13,2% de ses ventes en 2014, soit 2,2 milliards de dollars sur un chiffre d'affaires total de 15,8 milliards dans le monde. Monsanto ne détaille pas ses ventes pays par pays.
Monsanto ne vend pourtant pas en France de semences OGM. Il fournit aux agriculteurs français des semences de maïs et de colza (60% de l'activité), des semences potagères (9%), ainsi que des produits phytosanitaires (30%), dont l'herbicide Roundup.
Par ailleurs, "l'expertise dans les semences en France a amené Monsanto à implanter de nombreux centres de recherche", a expliqué M. Charrier.
Le groupe emploie en France 600 personnes (dont plus de 90 embauchées lors des deux dernières années) dans 8 stations de recherche et 4 centres de production. Les semences (non OGM) produites en France sont même exportées en Europe comme dans des pays tiers.
Monsanto doit pourtant faire face en France comme dans dans d'autres pays à une fronde des écologistes.
Le Roundup a ainsi été remis au centre de l'actualité après le classement en mars du glyphosate, son principe actif, comme cancérogène "probable chez l'homme", même si les "preuves sont limitées", par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC).
Le Roundup "a été homologué en 2002 au niveau européen à l'unanimité des états membres", et le processus pour le renouvellement décennal de cette homologation de l'Union européenne est en cours, a rappelé M. Charrier.
Par ailleurs, le CIRC ne prévoit pas la publication des monographies correspondantes à cet avis avant le mois de juillet, souligne Monsanto.
Le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll a pour sa part indiqué mercredi qu'il n'interdira pas le glyphosate, alléguant qu'il n'y a "pas d'alternative".