Le ministre britannique des Finances, Alistair Darling, s'est déclaré dimanche prêt à légiférer sur les juteux bonus qui semblent faire leur retour dans la City, coeur financier de Londres.
Estimant que l'octroi de bonus basés sur des résultats à court terme avait eu des "conséquences catastrophiques", le Chancelier de l'Echiquier a déclaré que, "s'il faut modifier la loi et resserrer les choses, nous pouvons le faire".
"Il est clair que certains problèmes auxquels nous devons faire face aujourd'hui ont été provoqués par le fait que des traders ont été incités à prendre des risques que ni eux ni leurs patrons ne comprenaient entièrement", a ajouté M. Darling lors d'une interview au Sunday Times.
"La population a raison de s'inquiéter car le contribuable a dû soutenir plusieurs de ces banques, et même l'ensemble du système bancaire, en fait. Les gens veulent donc avoir la certitude que nous n'allons pas revivre la même situation", a-t-il poursuivi.
Cette déclaration intervient au moment où les institutions financières de la City semblent renouer avec les bonus garantis sur plusieurs années et sans lien avec leurs performances à long terme, une pratique dénoncée à Londres et dans le monde comme ayant aggravé la crise financière.
Le Sunday Telegraph affirme ainsi que Barclays, une des rares banques au Royaume-Uni à avoir rejeté toute recapitalisation publique, a offert jusqu'à 30 millions de livres (35 millions d'euros) de bonus à cinq traders vedettes qu'elle aimerait débaucher de l'américain JP Morgan.
La Financial Services Authority (FSA, gendarme britannique des marchés) a mercredi édicté huit règles auxquelles les grandes banques du Royaume-Uni devront se soumettre d'ici au 1er janvier.
La FSA va en particulier imposer que la majeure partie des bonus (au moins les deux tiers de leur montant) soit versée sur trois ans, et qu'ils soient liés aux performances individuelles des employés, mais aussi de leurs équipes et de leur groupe.
Mais l'Autorité n'est pas allée jusqu'à plafonner le montant des bonus, estimant ce problème était du ressort du politique et de la loi.