La bonne santé du tourisme en Grèce a contribué à ralentir la contraction du Produit intérieur brut (PIB) au 2ème trimestre 2013, qui s'est établi à -3,8% selon les données révisées publiées vendredi par le service des statistiques (Elstat).
Il y a un mois, la première estimation d'Elstat pour ce même trimestre était une récession de 4,6% pour la même période.
Et au premier trimestre 2013, le PIB a plongé de 5,6%.
Elstat précise que le secteur touristique (hôtellerie, restauration) a enregistré une hausse significative de 5,3% de son chiffre d'affaires au 2ème trimestre contre une baisse de 20,8% pendant la même période de l'année précédente, alors que la Grèce était en pleine crise économique et politique ce qui avait pesé sur les réservations pour l'été 2012.
Tous les indicateurs sont au vert cette saison pour le tourisme grec qui s'attend à battre des records de fréquentation étrangère et à franchir le barre des 17 millions de visiteurs, contre moins de 16 millions l'an dernier. Le secteur compte sur une une hausse des recettes de 10 à 11 milliards d'euros.
Ce boum touristique en Grèce est dû aussi aux troubles politiques dans les pays du Maghreb, en Egypte et en Turquie, pays frontalier de la Grèce.
Un déficit commercial extérieur moins élevé que les premières estimations a également contribué à la performance du deuxième trimestre, selon Elstat.
Ces bons résultats sont une bonne nouvelle pour le gouvernement grec qui entend négocier en position de force avec la troïka des créanciers. Ces derniers seront de retour à Athènes à la mi-septembre pour contrôler les avancées des réformes et l'état des comptes.
Mais le patronat grec a tempéré l'optimisme de l'exécutif dans une lettre adressée à la classe politique du pays à l'occasion de l'ouverture de la Foire internationale ce week-end à Salonique (nord) où le Premier ministre Antonis Samaras doit revéler les grandres lignes de sa politique économique de l'année.
"Le prolongement de la crise est un danger collectif qui n'est pas passé. Malgré les pas importants effectués (...) nous n'avons pas encore mis les fondements pour la relance", s'inquiète le SEV. La Grèce traverse sa sixième années de récession.
Le patronat souhaite que "la Foire de Salonique soit l'occasion d'annoncer un programme clair de croissance (...) car les annonces stéréotypées et traditionnelles ne suffisent pas".
Après une contraction du PIB de 6,4% en 2012, le gouvernement table sur un recul de 4,3% du PIB en 2013 alors que la reprise est prévue pour fin 2014 avec une croissance d'au moins de 0,2%, selon les prévisions du budget de l’État.
Le gouvernement espère réaliser un excédent primaire (excédent budgétaire hors charge de la dette) en 2013 afin de négocier un allègement de sa dette et décrocher un troisième plan d'aide pour l'instant évalué à quelque 10 milliards d'euros.
Mais pour le SEV, l'objectif de l'excédent primaire "désoriente" la discussion sur la croissance. "Car un excédent primaire comptable n'a qu'une valeur symbolique, (...) n'apporte rien à la croissance".
Outre le tourisme et la marine marchande "qui sont souvent présentés commes les champions de l'économie grecque", le patronnat appelle le gouvernement à s'intéresser à l'industrie qui "contribue à 15,5% à la valeur ajoutée de l'économie, plus que tout autre secteur". Il déplore que le pays ait accepté une politique de "désindustrialisation".