Le Premier ministre grec, Antonis Samaras, s'est dit confiant samedi sur le retour de son pays à la croissance en 2014 après six ans de récession, due surtout aux politiques d'austérité pour faire face à la crise de la dette.
"Actuellement tous les organismes internationaux sont d'accord que 2014 sera l'année de la relance de l'économie grecque", a affirmé M. Samaras lors d'un discours à l'occasion de l'inauguration de la 78e Foire internationale de Salonique (nord) qui marque traditionnellement la rentrée politique et économique.
"La Grèce tourne la page après six ans de récession et l'économie devient compétitive (...). L'année dernière la presse internationale évoquait le ++Grexit++ mais maintenant cela est remplacé par ++Grecovery++, c'est à dire la relance", s'est félicité le Premier ministre conservateur qui dirige un gouvernement de coalition avec les socialistes depuis juin 2012.
Après une contraction du PIB de 6,4% en 2012, le gouvernement table sur un recul de 4,3% du PIB en 2013 alors que la reprise est prévue pour fin 2014 avec une croissance d'au moins de 0,2%, selon les prévisions du budget de l’État.
M. Samaras a exprimé "son optimiste" sur le fait que la Grèce, dont l'économie souffre d'une contraction cumulée de plus de 22% depuis 2008, enregistrerait "pour la première fois un excédent budgétaire primaire (hors service de la dette)" en 2013.
"Au cours de sept premiers mois de 2013, l'excédent primaire a atteint 1,1 milliard d'euros", a-t-il précisé.
Pour lui, cela est la preuve que "le pays s'en sort" et qu'"il peut négocier après la fin de cette année avec nos créanciers (UE et FMI) des mesures pour l'allègement de la dette publique (...) qui atteint actuellement 321 milliards d'euros".
Il a promis qu'il n'y aurait pas "de nouvelles mesures de rigueur car l'économie ne les tolère plus".
"La dette sera viable"
Selon la décision du sommet européen de novembre 2012, les créanciers du pays, UE et FMI, se sont engagés à aider la Grèce, si le pays enregistre un excédent budgétaire primaire et réalise les réformes réclamées pour l'assainissement de son économie.
"La dette sera viable (...), la Grèce a respecté ses engagements (...) il faut maintenant que les créanciers respectent également ce qu'il a été convenu", a dit M. Samaras.
La zone euro et le FMI ont récemment salué les progrès enregistrés par le gouvernement grec en matière d'assainissement de son économie tout en soulignant les retards pris dans le plan de privatisation et les réformes de l'administration ainsi que le fait que le pays aurait probablement besoin d'une nouvelle aide en 2014 et 2015, évaluée à environ 10 milliards d'euros.
Toutefois l'optimisme de M. Samaras n'est pas partagé par les syndicats du privé (GSEE) et public (Adedy), qui ont appelé à une manifestation samedi soir à Salonique, deuxième ville dans le Nord du pays, pour dénoncer "la poursuite de l'austérité" et "la vague des mutations et des licenciements" dans la fonction publique dans le cadre de sa restructuration.
La grogne sociale ne cesse de monter alors la Grèce attend d'ici à fin septembre la visite des hauts responsables de la troïka des créanciers (UE-BCE-FMI) pour effectuer le contrôle régulier des comptes grecs et évaluer l'avancement des réformes.
Le syndicat des professeurs du secondaire doit observer une grève après la rentrée scolaire le 11 septembre tandis que l'Adedy en a prévu une les 18 et 19 septembre.