Le climat social s'est envenimé à Ikea France: Le siège du groupe à Plaisir (Yvelines) était occupé mardi soir pour la deuxième nuit consécutive par des salariés réclamant une hausse de leur rémunération, et trois magasins franciliens sont restés porte close mardi.
Les sept représentants du personnel du syndicat FO, qui avaient occupé le siège social durant la nuit de lundi à mardi, restent une deuxième nuit sur place, car "rien de concret" n'est ressorti de la réunion avec la direction, a indiqué le délégué syndical central FO, Sébastien Heim.
La direction a reconnu que l'occupation se déroulait "sans trouble", tout en mettant comme préalable à une reprise de la négocation salariale, le départ des sept délégués syndicaux.
"Le préalable, c'est que FO quitte les lieux, c'est un vrai problème pour nous qu'ils restent", a déclaré Pierre Deyries, directeur de la communication d'Ikea France (26 magasins et 9.000 salariés en France)..
La réunion prévue mercredi dans le cadre des négociations annuelles obligatoires (NAO) des salaires est "annulée pour l'instant", a-t-il ajouté.
Depuis lundi, le siège de l'enseigne suédoise d'ameublement est investi par des représentants du personnel. Ils étaient une quarantaine lundi à occuper les lieux et ont été reçus dans l'après-midi par la direction.
Mardi, trois magasins - Plaisir, Paris-Nord et Franconville - n'ont pas pu ouvrir leurs portes. Des salariés, quarante à cinquante selon la direction, se sont rassemblés devant chacun des trois établissements.
Sur les portes du magasin de Plaisir, des affiches indiquaient: "En raison d'un mouvement social bloquant le bon fonctionnement du magasin, nous n'ouvrirons pas nos portes aujourd'hui mardi 9 février".
Les salariés réunis devant le magasin yvelinois ont exprimé leur "ras-le-bol". "Ikea France dégage toujours des bénéfices énormes, les augmentations de salaires ne suivent pas et les conditions de travail sont exécrables", a dénoncé Jean-Paul Barbosa, CFDT et membre du comité européen, qui cite notamment les "CDD pas reconduits", "la baisse de 15 à 20% des heures travaillées en caisse depuis l'arrivée des caisses rapides" et "l'augmentation de la mutuelle".
"Les salariés travaillent le dimanche, majoré à 115%, non par choix mais pour survivre", a-t-il ajouté.
De son côté, Ikea fait valoir la "possibilité de choisir chaque année son temps de travail (33 ou 35H)" et "une politique de rémunération construite dans le temps" avec un 13e mois, un "minima le plus bas pour 35H à 1.464,57 euros mensuel brut" et "un plus participation et une prime d'intéressement".
"En moyenne ces dernières années, l'intéressement a représenté 0,8 mois de salaire et la participation 1,2 mois de salaire, indique la direction dans un communiqué, qui souligne également le coût de la mutuelle de "30 euros par an par collaborateur pour toute sa famille".
Un mouvement de grève et des débrayages touchent depuis samedi plusieurs magasins Ikea en France. Les trois principaux syndicats d'Ikea (CFDT, FO, CGT) protestent contre les propositions salariales faites par la direction lors des NAO.
Elle s'est pour l'instant engagée à consentir une augmentation moyenne de 1,2% sur la base de hausses individuelles ou au mérite, sans augmentation générale. Mais les syndicats réclament aussi une augmentation collective (appliquée uniformément à tous les salariés) de 4%.