Des prix en baisse et des taux d'intérêt historiquement bas dynamisent l'immobilier français, permettant aux primo-accédants de revenir sur le marché, et aux acquéreurs en général de retrouver une marge de négociation en faisant davantage jouer la concurrence, selon une étude semestrielle du réseau d'agences immobilières Laforêt.
Après une baisse franche en 2012 (-4%), le recul des prix s’est accéléré au premier semestre 2013. Il concerne désormais toutes les régions (-2% en moyenne, après -4% en 2012) et s'amplifie à Paris (-3%), selon cette étude publiée mardi. Hors des grandes métropoles, les baisses peuvent dépasser 15%.
"La baisse des prix annoncée attire de nouveaux acquéreurs et génère le retour d’opportunistes à l’affût de la bonne affaire", rapporte Laforêt, dont le réseau a enregistré sur les six premiers mois de l'année des transactions en hausse de 5,3%, comparées au premier semestre 2012.
"La demande se relance, en particulier en région parisienne et à Paris", et "les comportements des acquéreurs se radicalisent", poursuit ce professionnel de l'immobilier. Ainsi les acheteurs "visitent deux fois plus que par le passé avant de se décider à faire une offre", et se montrent "très exigeants", se fixant "des critères de qualité plus durs et des plafonds de prix", estime le réseau immobilier.
"Chaque visite est prétexte à chercher les failles qui pourraient faire baisser le prix", note Laforêt, et les acquéreurs n'hésitent pas à se montrer "offensifs" en faisant "plusieurs offres basses en même temps pour tester la flexibilité des vendeurs". Et il leur arrive parfois de se rétracter "juste avant la signature du compromis, alors que le vendeur a accepté leur offre".
Parfois, "des offres très basses sont acceptées par des vendeurs qui savent que désormais le temps joue contre eux", une remontée des taux d'emprunt étant à moyen terme inéluctable. Les propriétaires de grandes surfaces en particulier "lâchent" plus facilement, note encore le réseau.
Les semaines passant -- les délais de vente sont en hausse, à 70 jours en moyenne à Paris (+6 jours) contre 125 jours en province (+10 jours) --, certains vendeurs "finissent par accepter des offres plus basses, et parfois sous le prix du marché", rapporte Laforêt.