La Banque centrale indienne (RBI) a relevé mardi son principal taux d'intérêt pour le deuxième mois consécutif afin de tenter d'endiguer la forte inflation dans le pays.
Le taux directeur a été relevé de 25 points de base, à 7,75%, a-t-elle annoncé dans un communiqué.
L'inflation "devrait se maintenir d'ici à la fin de l'année à un niveau plus élevé qu'actuellement, justifiant une réponse politique appropriée", a dit Raghuram Rajan, le nouveau gouverneur de la RBI.
La plupart des économistes avaient anticipé ce relèvement du taux Repo, le taux auquel les banques commerciales se refinancent auprès de la Banque centrale, l'inflation ayant dépassé depuis quatre mois le taux cible de 5% fixé par la RBI.
L'inflation, mesurée en Inde par l'indice des prix de gros, a atteint son plus haut depuis 7 mois en septembre, à 6,46% en raison de la flambée des prix de l'alimentation et de la hausse des prix de l'essence.
Le nouveau gouverneur, qui avait indiqué qu'il serait prêt à prendre des mesures impopulaires pour remettre l'économie indienne en ordre de marche, avait surpris en septembre en annonçant une hausse de son taux directeur de 25 points de base pour sa première réunion de politique monétaire.
"Il est important de casser la spirale de hausse des prix pour endiguer l'érosion de l'épargne et renforcer les fondations de la croissance", a ajouté le gouverneur dans son communiqué.
La RBI a en revanche assoupli certaines mesures de resserrement monétaires prises en juillet pour endiguer la chute de la roupie, en réduisant par exemple d'un quart de point le taux de facilités marginales -- auquel les banques peuvent emprunter quand elles ne parviennent pas à trouver les fonds sur le marché.
Le banque centrale indienne est sous la pression du patronat qui demande une baisse des taux d'intérêt afin de relancer la croissance de la troisième économie d'Asie, qui s'est établie l'an dernier à 5%, son taux le plus bas depuis dix ans.
La RBI table sur une croissance similaire pour l'exercice budgétaire de l'Inde s'achevant en mars 2014.
La conféderation indienne de l'industrie (CII), lobby patronal, a fait part de sa "déception" devant cette hausse des taux.
Il s'agit d'une "déception pour l'industrie en particulier à un moment où le climat des affaires reste morose et les perspectives de croissance faibles, et alors qu'une politique de taux élevé décourage la consommation et l'investissement", a dit le directeur général de la CII, Chandrajit Banerjee, dans un communiqué.
L'arrivée du nouveau gouverneur de la RBI, ancien chef économiste du Fonds monétaire international (FMI), avait suscité de fortes attentes en septembre.
La roupie a endigué sa chute, notamment grâce à l'annonce de mesures pour encourager l'arrivée de capitaux étrangers. L'Inde reste cependant sous la menace d'un resserrement de la politique monétaire américaine qui entrainerait une nouvelle fuite de capitaux étrangers.