JACKSON HOLE, Wyoming (Reuters) - - Une récession dans la zone euro, désormais très probable, ne suffira pas à faire baisser l'inflation et la Banque centrale européenne (BCE) devrait opter à nouveau pour une forte hausse de ses taux le mois prochain, a déclaré samedi Martins Kazaks, l'un des membres du Conseil des gouverneurs.
La BCE a relevé en juillet ses taux d'intérêt pour la première fois en onze ans, augmentant son taux de dépôt de 50 points de base pour le ramener à zéro, les craintes sur l'inflation l'emportant sur les risques d'une dégradation de la conjoncture.
"Concentrer les hausses de taux en début de période est un choix raisonnable de politique monétaire", a dit à Reuters le gouverneur de la Banque de Lettonie. "Nous devons pouvoir discuter à la fois de 50 et 75 points de base comme hausses possibles."
"Dans la perspective actuelle, cela devrait être d'au moins 50", a-t-il ajouté lors d'un entretien accordé en marge du symposium économique organisé par la réserve fédérale américaine à Jackson Hole, dans le Wyoming.
A 8,9%, l'inflation est plus de quatre fois supérieure à l'objectif de hausse des prix de la BCE et devrait encore monter avant un lent repli.
L'inflation sous-jacente, hors produits de l'alimentation et de l'énergie soumis à une forte volatilité, est également trop élevée, ce qui suggère que l'inflation est désormais ancrée dans l'économie via des effets de second tour.
Alors qu'avec des taux à zéro, la BCE continue de soutenir l'économie, Martins Kazaks estime que la Banque centrale européenne devrait atteindre un niveau neutre, qui ne freine ni ne stimule la croissance, au premier trimestre 2023.
"Si nous voyons que nous devons aller au-delà du point neutre, je n'ai aucun doute que nous le ferons", a-t-il ajouté. "Mais ne nous précipitons pas."
(Reportage Balazs Koranyi, version française Jean-Stéphane Brosse)