La Banque publique d'investissement voulue par le nouveau gouvernement sera créée au début de l'année prochaine, a annoncé mercredi le ministre de l'Economie et des Finances, Pierre Moscovici, au cours d'un point de presse.
"La banque publique d'investissement verra le jour en 2013, ce matin François Hollande a demandé que ce soit début 2013", a déclaré M. Moscovici, qui s'exprimait à Bercy après avoir fait une communication au Conseil des ministres sur ce sujet dans la matinée.
"Une mission de préfiguration rendra ses travaux d'ici à la fin juillet puis ensuite on mettra progressivement en place l'outil de manière à ce qu'elle soit opérationnelle début 2013", a ensuite précisé le ministre en marge du point de presse.
La création de cette banque, "premier des 60 engagements" du président Hollande avant son élection, "répond à des enjeux très concrets et immédiats pour le financement de l'économie française et d'abord le financement des PME et des entreprises innovantes", selon le ministre.
"Nous savons que dans notre pays il est fragile" et "il y a des besoins de financement massifs", a déclaré le ministre. "Il y a dans le tissu économique et industriel français une sorte de chaînon manquant: ces PME et PMI innovantes qui font la force de l'économie allemande", a-t-il déploré.
Quant à la capitalisation de cet établissement financier, il n'a pas donné de détails précis, se contentant de dire qu'il ferait l'objet de discussions "en liaison avec l'Etat et les régions". "Je pense notamment à Oseo et au FSI", a-t-il précisé en référence à la banque publique des petites et moyennes entreprises (PME) et au Fonds stratégique d'investissement, fonds public français qui investit dans des entreprises innovantes ou stratégiques.
Interrogé sur ce qu'offrirait de nouveau cette banque par rapport aux entités existantes, il a estimé nécessaire qu'elle "apporte une réponse plus simple au financement des entreprises au niveau des régions avec un guichet unique". Le ministre a également promis "une approche plus stratégique" afin "d'identifier les secteurs qui sont ceux des investissements d'avenir dont notre pays a besoin".
Cette banque fait partie des trois volets de la politique de financement de l'économie française avec l'orientation de l'épargne des Français "vers le financement d'une croissance durable" et la réforme du système bancaire par la séparation notamment des activité de financement et des activités "plus spéculatives", a-t-il expliqué.
Interrogé sur le calendrier et les modalités du doublement des plafonds du Livret A et du Livret développement durable (LDD), il s'est borné à dire qu'il avait entamé mardi une "concertation" avec la Fédération française des banques (FBB).