La Banque centrale européenne (BCE) a dévoilé lundi le nouveau billet de 10 euros qui sera mis en circulation à partir du 23 septembre, deuxième coupure d'une nouvelle série de billets baptisée "Europe" censée être plus difficilement falsifiable.
Le design de ce nouveau billet, dont les tons tirent davantage sur le rouge que le marron, reprend celui de l'ancien, avec quelques ajouts technologiques pour le rendre plus sûr et plus résistant.
L'innovation majeure est, comme pour le nouveau billet de 5 euros qui était entré en circulation en mai, l'apparition sur les billets d'un visage, celui d'Europe, une princesse de la mythologie grecque séduite et enlevée par le dieu Zeus métamorphosé en taureau, qui a par la suite donné son nom au continent.
L'ajout du portrait permet d'inclure de nouveaux signes de sécurité, destinés à compliquer la contrefaçon des billets: l'hologramme portrait, perceptible en inclinant le billet, et le filigrane portrait, visible par transparence.
En outre, un nombre couleur émeraude, avec effet lumineux et changement de teinte -il passe du vert au bleu selon la manière dont le billet est penché- complète les deux premiers signes de sécurité, a souligné Yves Mersch, membre du directoire de la BCE, lors d'une conférence de presse.
Outre la sécurité, la BCE s'est attachée à rendre ces billets plus durables, grâce à un revêtement protecteur. "Ce qui signifie que les billets auront besoin d'être remplacés moins fréquemment, réduisant ainsi les coûts et l'impact sur l'environnement", a-t-elle expliqué.
Pas de révolution
Pour le graphiste Reinhold Gerstetter, auteur de la mue des billets, l'objectif était de les rendre "plus vivants et colorés" afin que les usagers se les approprient davantage mais sans révolutionner pour autant leur aspect. Ils conservent le même format, la même couleur ainsi que les styles architecturaux de différentes périodes de la première série.
Il regrette toutefois que le cahier des charges de la BCE n'ait pas permis une métamorphose plus radicale et notamment d'ajouter le portrait de personnalités célèbres ayant marqué l'histoire du continent européen, ce qui selon lui aurait permis aux habitants de la zone euro de mieux s'identifier à ces billets.
Mais celui qui a dessiné la dernière série de billets libellés en Deutsche Mark est content de sa trouvaille: le portrait d'Europe, déniché sur un vase au musée du Louvre à Paris.
Face aux soucis techniques observés lors de l'introduction du billet de 5 euros -de nombreuses machines, notamment dans les transports en commun ont par exemple refusé de l'accepter-, M. Mersch a estimé que l'adoption si tôt dans l'année de ce nouveau billet permettra de donner "à tous le temps d'être prêt". Au total, deux milliards de billets de 10 euros sont actuellement en circulation.
Parallèlement à cette annonce, la BCE a fait savoir que 353.000 billets en euros contrefaits avaient été retirés de la circulation au cours du second semestre 2013, soit davantage qu'au cours du premier semestre (317.000) et qu'au second semestre 2012 (280.000).
Plus de 75% des faux billets saisis étaient des billets de 20 et 50 euros, a précisé l'institution monétaire de Francfort. Quant aux billets de 10 euros contrefaits, ils ont progressé mais ne représentent que 6,3% du total, soit un chiffre "très faible" au regard des 15 milliards de billets en circulation, a-t-elle souligné.
Le pourcentage de billets de 5 euros contrefaits saisis est lui de l'ordre de 0,4%, a ajouté la BCE, estimant que la mise en circulation des nouveaux billets permettra de "devancer" les faussaires
Les coupures de 20, 50, 100, 200 et 500 euros seront également progressivement remplacées au cours des prochaines années.