La Bourse de Paris a clôturé en légère hausse mercredi (+0,41%), à un nouveau plus haut depuis début juillet 2011, dans un marché qui a finalement décidé d'ignorer les mauvaises statistiques européennes et américaines distillées tout au long de la séance.
L'indice CAC 40 a gagné 16,17 points à 3.982,23 points, se rapprochant des 4.000 points, dans un volume d'échanges faible de 2,5 milliards d'euros. La veille, il avait pris 0,53%.
Parmi les autres marchés européens, Francfort a gagné 0,28% et Londres 0,11%. Par ailleurs, l'Eurostoxx a pris 0,5%.
Le marché parisien a évolué en baisse peu après l'ouverture, avant de se reprendre atteignant même en séance 3.983,05 points. L'ouverture en baisse de Wall Street et des indicateurs aux Etats-Unis ont par la suite pesé sur l'indice mais le marché s'est repris avant la clôture.
"Les statistiques ne remettent pas en cause la tendance de fond", qui reste orientée à la hausse, estime Jérôme Vinerier, analyste d'Andlil.
Dans la matinée, les investisseurs ont plutôt bien digéré l'annonce de la poursuite d'une contraction de l'activité en zone euro ainsi que l'entrée de la France en récession.
La récession s'est poursuivie en zone euro au premier trimestre, avec un produit intérieur brut en repli de 0,2%, plus mauvais qu'attendu par les analystes interrogés par Dow Jones Newswires, qui tablaient en moyenne sur une baisse de 0,1%.
De son côté, la France est désormais officiellement en récession après un recul de son produit intérieur brut (PIB) de 0,2% sur les trois premiers mois de l'année. L'Allemagne est, quant à elle, parvenue à dégager une faible croissance de 0,1% sur la même période.
Dans l'après-midi, une salve d'indicateurs américains moins bons que prévu ont pesé sur la cote mais le marché s'est rapidement redressé.
La production industrielle a reculé de 0,5% en avril, alors que les analystes tablaient sur un repli moins fort, de -0,2%. De son côté, l'activité manufacturière de la région de New York a chuté en mai, tombant dans le rouge pour la première fois depuis janvier, alors que les analystes s'attendaient à une hausse.
"On a vraiment l'impression d'avoir des marchés increvables", estime Yves Marçais, vendeur d'actions de Global Equities. Selon lui, ils restent soutenus par les politiques accommodantes des banques centrales à travers le monde.
"Si on prenait vraiment en compte les statistiques un peu décevantes notamment en Europe, on aurait une performance moins bonne", souligne de son côté Guillaume Garabédian, gérant chez Meeschaert Gestion Privée.
"Le marché va peut-être dans les semaines à venir manquer un peu de souffle. C'est presque étonnant qu'on arrive à se maintenir dans ce contexte", souligne-t-il.
Selon lui, l'espoir de voir la Banque centrale européenne intervenir à nouveau, par exemple via une nouvelle baisse de taux, justifie peut-être "la bonne tenue des marchés, malgré des statistiques économiques décevantes".
Du côté des valeurs, Renault (+4,46% à 58,5 euros) a continué de bénéficier de l'annonce par sa filiale Nissan d'une contribution à hauteur de 433 millions d'euros au résultat net du constructeur français, son premier actionnaire, au premier semestre.
Dans la foulée, PSA Peugeot Citroën a pris 4,49% à 6,56 euros.
Les banques ont soutenu la tendance, à l'image de BNP Paribas (+1,57% à 45,75 euros), Crédit Agricole (+3,90% à 7,18 euros), cette banque bénéficiant de surcroît d'une recommandation favorable, et Société Générale (+2,02% à 30,6 euros).
Alcatel-Lucent a pris 0,94% à 1,17 euros. L'Union européenne a pris mercredi une "décision de principe" pour ouvrir une enquête antidumping et anti-subventions visant les équipements de télécommunications chinois, a annoncé le commissaire au Commerce, Karel De Gucht.
Plusieurs résultats d'entreprises ont été diversement accueillis par le marché.
Bouygues a légèrement progressé (+0,21% à 21,34 euros). Le groupe a dévoilé une perte au premier trimestre, mais s'en est mieux sorti que redouté par le marché.
Arkema s'est inscrit en forte hausse (+6,90% à 77,95 euros) en dépit d'une perte nette de 30 millions d'euros au premier trimestre, grâce à des performances opérationnelles jugées satisfaisantes.
Foncière des Régions a gagné 1,68% à 64,60 euros. Le groupe a publié un chiffre d'affaires en repli de 4,3% au premier trimestre.
En revanche, Vivendi a perdu 1,66% à 15,72 euros. Le groupe a annoncé une baisse de son bénéfice net de 23,6% au premier trimestre, en confirmant ses prévisions annuelles pour l'ensemble de ses activités.
Iliad a reculé de 2,31% à 175,5 euros, malgré un chiffre d'affaires en hausse de 38,4% au premier trimestre. "Le cours a tellement monté, on est peut-être au bout de l'histoire boursière", les investisseurs ayant déjà pris en compte les bonnes performances du groupe, avance M. Garabédian pour expliquer ce repli.
Scor a lâché 1,34% à 22,79 euros après un bénéfice net en hausse de 7% au premier trimestre.
Nicox a reculé de 3,69% à 2,64 euros après avoir enregistré une perte nette de 4,3 millions d'euros au premier trimestre.