La Bourse de Paris a terminé la séance mercredi sur un recul de près de 2%, accusant le coup d'une actualité économique toujours morose en zone euro, dans un marché également prompt à prendre ses bénéfices après la hausse de la veille.
A la clôture, l'indice CAC 40 a lâché 73,75 euros (-1,89%), pour passer sous les 4.000 points à 3.974,12 points, dans un volume d'échanges modéré de 2,17 milliards d'euros.
Parmi les autres grands marchés européens, le Dax à Francfort a cedé 1,70% et le Footsie à Londres a abandonné près de 2%, alors que l'Eurostoxx 50 a perdu 1,70%.
Dès l'ouverture la cote parisienne a débuté dans le rouge, une tendance qui a persisté tout au long de la séance et a été alimentée en fin de journée par le repli de Wall Street.
En l'absence d'une actualité favorable, "les marchés européens ont effacé une bonne partie de leurs gains de la veille", souligne Matt Basi, analyste chez CMC Markets.
A l'origine de ce repli des prises de bénéfices mais aussi des nouvelles peu encourageantes sur la situation économique mondiale.
Le nombre de chômeurs en Allemagne a connu un bond surprise de 21.000 personnes en mai sur un mois et l'OCDE a annoncé avoir révisé à la baisse ses prévisions de croissance pour les grandes économies occidentales, à l'exception du Japon.
La zone euro devrait notamment continuer à broyer du noir. Elle devrait s'enfoncer encore davantage dans la récession cette année et l'atonie de l'activité dans la région pourrait "évoluer en stagnation, avec des conséquences négatives pour l'économie mondiale", avertit l'OCDE.
De manière générale, on assiste à "une temporisation sur les marchés qui a débuté jeudi dernier avec le Japon" quand l'indice Nikkei a perdu plus de 7%, souligne Renaud Murail, gérant de portefeuilles chez Barclays Bourse.
Le CAC 40 s'installe dans "une zone de consolidation légitime" après avoir beaucoup progressé, de près de 13% en 4 semaines, a-t-il ajouté.
A cela s'ajoute une prudence de la part des investisseurs qui commencent à s'interroger sur la pertinence de la hausse des indices alors que les données macroéconomiques en zone euro sont toujours aussi moroses.
Par ailleurs les boursiers sont inquiets d'un éventuel et très prochain ralentissement des rachats d'actifs de la Réserve fédérale américaine (Fed), dont les conséquences auront des effets négatifs sur les marchés boursiers.
Signe de la consolidation, tous les secteurs sont touchés par la baisse, autant les valeurs cycliques (dépendantes de la conjoncture) que les défensives celles qui sont moins sensibles aux données macroéconomiques.
Peugeot a vécu une journée difficile et a cédé 4,21% à 7,04 euros après des informations de presse évoquant une nouvelle augmentation de capital. Le titre n'a pas profité d'un relèvement de recommandation à "neutre", contre "sous-pondérer" auparavant par HSBC.
Technicolor a perdu 2,70% à 3,24 euros, pénalisé par une recommandation défavorable des analystes de la banque américaine Goldman Sachs qui sont passés à "neutre", contre "acheter" auparavant.
Plusieurs poids lourds de la cote, ont tiré le marché vers le bas, comme Sanofi (-3,42% à 83,71 euros), PPR (-3,44% à 168,5 euros), Suez Environnement (-3,29% à 9,86 euros) et Carrefour (-4,74% à 22,60 euros). L'Oreal a cédé 2,61% à 132,55 euros, bien que UBS ait relevé son objectif de cours de 108 à 140 euros et a confirmé sa recommandation "neutre" pour prendre acte de la solide performance du groupe.
Du coté des hausses on note la poursuite de la progression de Club Med (+1,80% à 17,59 euros), son cours passant au-dessus du prix de 17,00 euros de l'OPA mené par le fonds Axa Private Equity et le conglomérat chinois Fosun.
EADS a gagné 0,91% à 44,2 euros. Sa filiale Airbus a relevé à "largement plus de 800" appareils sa prévision de commandes brutes pour l'année 2013, contre 700 jusqu'ici.
Cellectis s'est adjugé 1,95% à 5,75 euros après avoir annoncé l'obtention d'un troisième brevet aux Etats-Unis pour sa technologie d'intervention sur l'ADN, commercialisée sous la marque TALEN.
Enfin, Solucom a bondi de 8,65% à 20,98 euros . Le groupe a annoncé vouloir rester à l'offensive en dépit d'une conjoncture très incertaine, qui ne l'a pas empêché d'accroître de 48% ses résultats annuels.