La macroéconomie sera au cœur des préoccupations de la Bourse de Paris la semaine prochaine avec la croissance dans la zone euro pour le troisième trimestre, qui pourrait influencer un marché toujours soutenu par les banques centrales.
Au cours de la semaine écoulée, l'indice CAC 40 a légèrement reculé de 0,30% et terminé à 4.260,44 points. Ses gains depuis le 1er janvier atteignent 17,01%.
"Après l'annonce surprise d'une baisse des taux par la BCE, la semaine prochaine sera clé pour la zone euro avec la publication des chiffres de croissance du troisième trimestre", résument dans une note les économistes du bancassureur ING.
La Banque centrale européenne (BCE) a décidé jeudi de baisser son principal taux directeur, le portant à 0,25%, un nouveau record historique. Cette décision a pris par surprise analystes et marchés.
"Ce nouveau plus bas historique est venu animer les marchés, très rapidement relayé par la hausse également inattendue du produit intérieur brut aux Etats Unis", indiquent les analystes de Saxo Banque.
En cours de séance jeudi, la cote s'est hissée jusqu'à 4.356,28 points, au dessus de son cours de clôture du 12 septembre 2008, dernière séance avant la chute de Lehman Brothers.
Mais elle a rapidement perdu du terrain, le marché estimant qu'une baisse des taux signifiait qu'"en théorie, la reprise demeure encore très fragile" sur le plan économique, analyse Xavier Lespinas, directeur de la gestion actions chez Swiss Life Banque Privée.
Le lendemain, la place parisienne a été confrontée à une nouvelle surprise: l'abaissement d'un cran de la note de la France à "AA" par l'agence de notation Standard & Poor's.
Fin de la saison des publications
C'est dans ce contexte que seront scrutées la semaine prochaine les premières estimations de la croissance dans la zone euro pour le troisième trimestre.
"Aujourd'hui, les attentes sont assez basses" et la décision de la BCE souligne également qu'il y a "besoin de soutenir l'activité", estime Gilles Guibout, responsable de la gestion actions européennes chez Axa IM.
En dépit des multiples surprises qu'il a eu à analyser au cours de la semaine écoulée, "le marché a du mal à baisser", juge toutefois Xavier Lespinas, qui rappelle qu'il reste soutenu par l'abondante liquidité mise à disposition par les banques centrales et notamment la Réserve fédérale américaine (Fed).
"Les investisseurs achètent avant tout les politiques des banques centrales", estime-t-il.
A cet égard, le rapport américain sur l'emploi pour le mois octobre, qui a fait état d'une hausse inattendue des créations d'emplois, en dépit d'une remontée du taux de chômage, a lui aussi surpris les marchés.
Le chiffre meilleur qu'attendu ranime leurs interrogations sur une possible réduction du soutien exceptionnel apporté par la Fed à l'économie.
L'institution monétaire avait prévenu qu'elle réduirait son soutien massif en cas d'amélioration de la conjoncture, sans toutefois donner plus de précision sur le calendrier qu'elle souhaitait adopter.
Côté entreprises, la saison des publications touche à sa fin, avec "toujours un manque de visibilité et des signes de reprises qui restent très faibles", souligne M. Guibout, un grand nombre de groupes ayant été pénalisés par la variation des taux de changes.
GDF Suez, Bouygues, EADS, Lagardère sont notamment à l'agenda la semaine prochaine.