La Bourse de Paris a terminé en forte hausse jeudi et a pris 2,73%, propulsée à la fois par la baisse inattendue des taux de la Banque centrale européenne (BCE) et le possible abandon du référendum grec sur le sauvetage du pays.
Le CAC 40 a pris 84,88 points à 3.195,47 points, dans un volume d'échanges de 4,266 milliards d'euros. La veille, il avait déjà gagné 1,38%.
Le marché parisien a connu une séance particulièrement erratique, réagissant à la moindre information et rumeur venant de la Grèce.
Il a ouvert en baisse et perdu plus de 2% avant de se redresser sur des rumeurs de démissions du Premier ministre grec dans la matinée, avant de confirmer sa hausse dans l'après-midi, au point de prendre plus de 3%.
"Le marché remonte sur des rumeurs d'abandon du référendum, mais il essaie surtout de combler la perte qui a suivi l'annonce de ce projet en Grèce et de retrouver son niveau de lundi", indique Alexandre Baradez, analyste chez Saxo Banque.
Le Premier ministre grec Georges Papandréou s'est affirmé prêt jeudi après-midi à retirer son projet de référendum sur l'euro en affirmant que la question de la participation de la Grèce à la zone euro ne se posait pas.
"Si on a la confirmation que le référendum est bien abandonné, alors la situation pourra se décanter. Tout va se jouer dans les 24 ou 48 heures", prévient M. Baradez, alors que M. Papandréou est en proie à une grave crise politique et que son gouvernement ne tient qu'à un fil.
"Les enjeux liés au référendum sont énormes. Papandréou, en proposant ce référendum, a balayé tous les efforts faits jusqu'à présent par les dirigeants européens", selon M. Baradez.
Ce projet était particulièrement problématique alors que le G20 s'est ouvert jeudi pour deux jours et qu'il devait normalement en dire plus sur l'implication des pays émergents dans le plan de sauvetage de la zone euro.
Hormis la Grèce, les marchés ont accueilli avec surprise et soulagement la décision de baisse du taux directeur de 0,25 point à 1,25% de la BCE, lors de la première réunion de son nouveau président, Mario Draghi.
"Super Mario, quel début" soulignent les économistes d'ING dans une note, jugeant qu'il est "clair que la BCE a attrapé le virus de la crise et essaie de faire tout ce qui est possible pour prévenir une récession plus sévère".
En revanche, les indicateurs américains sont passés au second plan, notamment la hausse de l'activité dans les services qui a légèrement ralenti en octobre, selon l'association professionnelle ISM.
Les marchés attendaient désormais les chiffres de l'emploi pour octobre vendredi. Pour l'heure, "le risque ne porte pas là-dessus", prévient M. Baradez.
La décision de la BCE et les informations venant de Grèce ont particulièrement profité aux valeurs bancaires, à l'image de BNP Paribas (+7,53% à 31,92 euros), Crédit Agricole (+5,90% à 5,28 euros) et Société Générale (+5,77% à 18,62 euros).
BNP Paribas a publié ses résultats et a annoncé des mesures draconiennes, notamment une décote de 60% de ses titres grecs, des cessions massives d'obligations d'Etat et des réductions d'effectifs, pour accélérer son adaptation au nouvel environnement financier et réglementaire.
La grande majorité des valeurs du CAC 40 a fini en hausse, surtout les plus cycliques, dépendantes de la conjoncture, comme Vallourec (+11,70% à 46,72 euros), STMicroelectronics (+7,55% à 5,26 euros) et Alcatel-Lucent (+6,07% à 2,01 euros).
ArcelorMittal a gagné 1,98% à 14,70 euros bien que les investisseurs aient sanctionné dans la matinée la prudence de la direction du groupe lors de la publication des résultats trimestriels.
Enfin, NYSE Euronext a pris 0,15% à 19,40 euros, après avoir fait un peu mieux que prévu au troisième trimestre avec une hausse de 56% de son bénéfice net, à 200 millions de dollars, porté par la volatilité des marchés.