Célébrée comme une "très bonne nouvelle pour la France" par Christine Lagarde lorsqu'elle avait été estimée à la mi-mai au chiffre rond, symbolique et exceptionnel de un pour cent, la croissance au premier trimestre s'est finalement établie à 0,9%.
En dépit de cette légère révision à la baisse, l'Institut national de la Statistique et des Etudes économiques (Insee) n'en souligne pas moins la "nette accélération" de la progression du Produit intérieur brut (PIB) au cours des trois premiers mois de l'année.
La suite s'annonce un peu moins rose. "Une hirondelle statistique ne fait pas le printemps économique", avait auguré le PS après la première estimation et les récentes prévisions semblent lui donner raison.
Jeudi dernier, l'Insee a pronostiqué un coup de frein au deuxième trimestre (0,2%) sur l'économie française avant un rebond qui devrait quand même lui permettre d'atteindre 2,1% de croissance en 2011, soit 0,1 point de mieux que les prévisions du gouvernement. Pour la suite, celui-ci table sur 2,25% en 2012 et 2,5% en 2013 et 2014.
Comme les autres économies avancées, la France subirait de plein fouet plusieurs chocs au deuxième trimestre, comme la hausse des prix des matières premières, les conséquences du séisme au Japon ou des politiques économiques plus restrictives.
Le nombre de demandeurs d'emploi s'est d'ailleurs affiché en nette hausse en mai (plus 17.700 à 2,686 millions) après quatre mois consécutifs d'amélioration sur le front du chômage.
En 2011, la performance de l'économie française se situerait dans la moyenne de la zone euro tandis que l'Allemagne continuerait son exceptionnel parcours avec un enviable 3,7% de croissance. A l'inverse, l'Espagne (plus 0,7%) et l'Italie (plus 0,8%) seraient à la traîne, toujours selon l'Insee.
Depuis la mi-juin, la prévision de croissance du gouvernement est endossée aussi par le Fonds monétaire international qui a relevé la sienne à deux pour cent, contre 1,6% précédemment.
Pour Dominique Barbet (BNP), la révision opérée mercredi par l'Insee "ne change ni les perspectives pour le reste de l'année, ni les prévisions de croissance (de la banque) pour l'ensemble de l'année 2011 maintenues à 2,1%".
La nouvelle estimation de croissance du premier trimestre s'explique notamment par la révision à la baisse de la consommation des ménages, le traditionnel moteur de l'activité française, a précisé l'Insee.
L'Institut, qui avait évalué dans un premier temps la progression de ces dépenses de consommation à 0,6%, les a finalement revu à seulement plus 0,4%. L'investissement a en revanche "accéléré nettement" à plus 1,2%, permettant à la demande intérieure finale, considérée globalement, de contribuer positivement, à hauteur de plus 0,6 point, à la croissance du PIB, précise l'Institut.
A l'inverse, le solde du commerce extérieur, un mal français, contribue à nouveau négativement à la croissance du PIB (-0,4 point) avec des importations qui rebondissent au premier trimestre (+3,0%) et croissent plus vivement que les exportations (+1,8%).
Cet effet, note cependant l'Insee, est plus que compensé par les variations de stocks des entreprises qui contribuent pour +0,7 point à la croissance du premier trimestre (après -0,3 point).
L'institut précise par ailleurs que la hausse du pouvoir d'achat des ménages a ralenti à +0,2%, après 0,4% au trimestre précédent, leur revenu disponible en valeur décélérant aussi légèrement (+0,9% après +1,0%).