Plus d'un Français sur deux a déjà acheté sur internet et trois millions ont même fait leurs emplettes avec leur téléphone mobile, soutenant un e-commerce qui a bondi de 20% au premier trimestre sur un an.
Entre janvier et mars, les ventes de l'e-commerce ont atteint 8,8 milliards d'euros, grâce à la création de milliers de nouveaux sites marchands et à la hausse continue du nombre d'acheteurs, selon des chiffres de la Fédération du e-commerce et de la Vente à Distance (Fevad) et Médiamétrie/NetRatings.
"Il y a un record du chiffre d'affaires, un record du taux de confiance" à 66,8%, "le commerce sur internet marche vraiment très bien", s'est félicité François Momboisse, président de la Fevad, en présentant mardi ces données à la presse.
La croissance des ventes a toutefois ralenti en comparaison avec le premier trimestre 2010, où elle se situait à 30%, le printemps arabe ayant pesé sur les ventes des sites de e-tourisme.
Ce qui n'empêche pas la Fevad de maintenir sa prévision pour 2011, d'une croissance de 22% à 37,8 milliards d'euros, a précisé le délégué général Marc Lolivier.
Au premier trimestre, la valeur des transactions en ligne sur les plate-formes sécurisées a augmenté de 21%, tandis que 83,3 millions de transactions ont été réalisées, pour un montant moyen en léger recul d'un euro, à 92 euros.
Le nombre de sites marchands a, lui, grimpé de 28% à 85.300. Le "cap historique des 100.000 sites actifs se rapproche et devrait être très rapidement atteint", a-t-il ajouté.
Dans le même temps, "le nombre de cyber-acheteurs continue de progresser avec une croissance à deux chiffres", de 12% à presque 28 millions, a indiqué Bertrand Krug, directeur de la mesure d'audience de Médiamétrie. Les progressions les plus fortes proviennent des 50 ans et plus, surnommés les "silver surfers".
Près des trois quarts des internautes (72,5%) et plus d'un Français sur deux (52,1%) ont déjà acheté en ligne.
Si le e-commerce a été largement adopté par les Français, le m-commerce ou commerce sur téléphone mobile commence à compter ses adeptes: trois millions ont déjà franchi le pas, selon Gilles Blanc, directeur des études chez CCM Benchmark (hors téléchargement d'applications mobiles).
Les biens les plus achetés sur mobile sont les billets de train, les biens culturels et l'habillement, porté par les ventes privées qui nécessitent de se connecter à une heure précise. Car si le e-commerce permet d'acheter 24 heures sur 24, le m-commerce donne la possibilité d'acheter de n'importe où (à la campagne, chez des amis), a-t-il fait valoir.
Quarante-deux pour cent de ceux qui ont acheté sur mobile l'ont fait parce qu'ils n'avaient pas d'autre mode d'accès à internet, 25% parce qu'ils étaient contraints par le temps (vente flash, enchères) et 20% parce qu'ils voulaient profiter d'un temps mort, dans les transport en commun ou en salle d'attente.
D'ici 2015, le nombre d'acheteurs sur mobile pourrait atteindre entre huit et 14 millions, en fonction des initiatives de sites marchands dans ce sens, mais aussi du débit alors disponible, selon l'état du déploiement de la 4G (quatrième génération de téléphonie mobile) en France, a expliqué Gilles Blanc.
A la fin du 1er trimestre, 22% des sites marchands français avait mis en place un site ou une application permettant de faire des transactions sur mobile, réalisant, selon les acteurs, entre un et 10% de leurs ventes par ce biais.
Le m-commerce ne va pas remplacer le e-commerce, "c'est un complément", a-t-il souligné.