La Russie et l'Ukraine ne sont pas parvenues lundi à trouver un terrain d'entente au cours de négociations de haut niveau sur leur conflit gazier, qui fait ressurgir des craintes de rupture des livraisons vers l'Europe.
Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Kostiantyn Grychtchenko, a catégoriquement rejeté l'idée de faire adhérer son pays à l'Union douanière formée par la Russie, le Bélarus et le Kazakhstan, comme le propose Moscou, afin d'obtenir une baisse du prix du gaz acheté à la Russie.
"Malheureusement, aujourd'hui, il n'y a pas de véritable occasion de devenir membre à part entière de l'Union douanière", a déclaré M. Grychtchenko lors d'une conférence de presse à l'issue de pourparlers à Moscou avec son homologue russe, Sergueï Lavrov.
Ce dernier a pour sa part insisté sur le fait que Moscou espérait que Kiev respecte ses obligations, alors que l'Ukraine a menacé de rompre un contrat gazier signé en 2009.
"Nous agissons conformément au principe universellement reconnu de respect des obligations internationales, incluant les contrats et les accords intergouvernementaux", a dit M. Lavrov.
La tension ne cesse de monter entre les deux pays, l'Ukraine tentant depuis des mois de renégocier à la baisse le prix du gaz acheté à la Russie.
Celui-ci change tous les trois mois en fonction du prix de certains produits pétroliers. Il est ainsi passé de 260 dollars les 1.000 mètres cubes au premier trimestre, à 350 dollars au troisième, et devrait atteindre près de 390 dollars au quatrième trimestre, selon les autorités ukrainiennes.
Le patron de Naftogaz, société publique ukrainienne des hydrocarbures, a estimé lundi que le prix du gaz russe payé par Kiev devrait se situer autour de 230 dollars les 1.000 mètres cubes.
"Ce serait un prix tout à fait objectif", a déclaré le chef de Naftogaz, Evguen Bakouline, cité par l'agence Interfax.
Le Kremlin se dit prêt à baisser le prix à condition que Kiev accepte d'entrer dans l'Union douanière formée par la Russie, le Bélarus et le Kazakhstan, et de fusionner Naftogaz avec le groupe russe Gazprom. Kiev a maintes fois rejeté cette proposition.
Des conflits sur le prix du gaz russe payé par les Ukrainiens ont, par le passé, entraîné plusieurs crises qui ont conduit au blocage des approvisionnements européens.