La "troïka" des bailleurs de fonds internationaux a entamé mardi une semaine de deuxième audit de l'économie chypriote pour vérifier si l'île méditerranéenne respecte les conditions draconiennes de son plan de sauvetage.
Au bord de la faillite en raison de l'exposition de ses banques à la dette grecque, Chypre a obtenu en mars un prêt de 10 milliards d'euros auprès de la troïka composées de la Banque centrale européenne, de la Commission européenne et du Fonds monétaire international.
L'île a dû pour cela liquider l'une de ses principales banques et restructurer la première --faisant perdre aux déposants entre 47,5 et 100% de leurs avoirs au-delà de 100.000 euros--, et s'engager à des coupes budgétaires drastiques et à des privatisations.
Après un premier audit fin juillet, la troïka avait relevé de "bons progrès" dans le respect de ces mesures et autorisé le versement d'une nouvelle tranche du prêt.
Ce nouvel examen, qui s'ouvre mardi avec des entretiens avec le ministre des Finances Haris Georgiades et le gouverneur de la Banque centrale Panicos Demetriades, pourrait cependant être plus délicat.
Le gouvernement chypriote, jusqu'à présent concentré sur le sauvetage de son système bancaire, doit désormais présenter des garanties sur son intention d'aborder les questions explosives d'une réforme de la fonction publique et d'une privatisation des compagnies de télécommunications et d'électricité.
M. Georgiades s'est cependant montré optimiste avant ce nouvel examen, en faisant valoir les efforts budgétaires de l'île, qui prévoient une baisse de 10% des dépenses en 2014.
Les perspectives restent cependant sombres pour Chypre, dont les projections budgétaires prévoient une contraction de l'économie de 3,9% en 2014, après une chute attendue de 8,7% cette année.