Le Fonds monétaire international (FMI) a abaissé de 8% à "environ 7,75%" sa prévision de croissance pour la Chine en 2013, a annoncé mercredi à Pékin le directeur général adjoint du Fonds, qui a mis en cause les difficultés de l'économie mondiale.
"En dépit du climat mondial anémié et incertain, on s'attend à une croissance de l'économie chinoise d'environ 7,75% cette année et d'à peu près la même chose l'année prochaine", a déclaré David Lipton dans une conférence de presse.
Le FMI avait déjà abaissé le mois dernier sa prévision de croissance pour la Chine de 8,2% à 8% pour 2013, et de 8,5% à 8,2% pour 2014.
La deuxième économie mondiale a connu l'an dernier sa croissance la plus faible en 13 ans, à 7,8%, en raison d'une réduction de la demande à la fois externe et interne.
Grâce à des mesures de relance de Pékin, la hausse du produit intérieur brut (PIB) avait entamé un rebond à 7,9% au quatrième trimestre 2012, mais il a été de courte durée, le PIB n'ayant progressé que de 7,7% au dernier trimestre, malgré une très forte expansion du crédit.
Récemment, des experts ont conclu que la croissance en Chine continuait à ralentir, après l'annonce par Pékin d'un tassement de la progression des investissements au mois d'avril.
"La croissance des exportations chinoises a été très lente, après des années et des années de progression très rapide, en raison de l'état de l'économie mondiale", a ajouté M. Lipton.
Le directeur général adjoint du FMI s'exprimait suite à des consultations régulières avec des membres du gouvernement chinois, dont notamment le vice-Premier ministre Wang Qishan et le gouverneur de la banque centrale, Zhou Xiaochuan.
Les signaux d'une poursuite du ralentissement de la croissance chinoise se sont multipliés ces dernières semaines.
La banque HSBC a ainsi prédit la semaine dernière pour le mois en cours la première contraction de la production manufacturière en Chine depuis octobre. Cette annonce a fait chuter les Bourses mondiales, notamment Tokyo.
La nouvelle prévision du Fonds reste au-dessus de l'objectif de croissance de 7,5% arrêté par Pékin pour 2013, le même que l'an dernier. Ces objectifs sont régulièrement dépassés mais certains analystes commencent à douter qu'il sera atteint cette année.
Parmi eux, le groupe japonais de services financiers japonais Nomura prédit notamment un ralentissement de la croissance chinoise à 7,5% au deuxième trimestre, puis à 7,3% durant la deuxième moitié de l'année.
Au niveau structurel, les dirigeants chinois clament depuis plusieurs années vouloir rendre la deuxième économie mondiale moins dépendante des exportations et de l'investissement et accorder plus de place à la consommation des ménages, mais ce changement de cap peine à se concrétiser.
M. Lipton a toutefois relativisé les difficultés de l'économie chinoise et qualifié de "modeste" l'abaissement de la prévision du FMI.
"Ne perdons pas de vue le fait que la Chine croit toujours à un rythme très rapide", a-t-il souligné en ajoutant: "Nous projetons que la croissance restera robuste".
D'après lui, la croissance de l'économie chinoise "devrait légèrement s'accélérer durant la deuxième moitié de l'année, alors que la récente expansion du crédit se fera sentir, ainsi qu'un léger rebond de l'économie mondiale".