L'Oréal, numéro un mondial des cosmétiques, veut "poursuivre sa conquête" de la planète en jouant les cartes de l'innovation et de la mondialisation du marché, malgré la crise économique, a assuré son directeur général, Jean-Paul Agon, jeudi à l'occasion des 100 ans du groupe.
"Nos ambitions sont sans limites (...) Nous allons poursuivre notre conquête", a-t-il assuré lors d'une conférence de presse: "nous sommes leader mondial mais nous n'avons que 15,8% du marché; cela signifie qu'il reste 84,2% à conquérir", a-t-il ajouté.
"La mondialisation du marché des cosmétiques ne fait que commencer, et même si nous sommes déjà très internationalisés, nous ne touchons qu'à peine un cinquième des habitants de la planète", a-t-il pourquivi.
L'Asie centrale, le Moyen-orient, l'Afrique, le Golfe persique restent à "conquérir", a-t-il estimé.
L'Oréal vend chaque année 4,5 milliards de produits à près d'un milliard de consommateurs dans 130 pays. En 2008, il a réalisé 17,5 milliards d'euros de chiffre d'affaires, et employait 67.500 personnes.
Le groupe compte profiter de la croissance structurelle du marché mondial des cosmétiques, qui bénéficie selon lui de "la mondialisation, du vieillissement de la population et de l'urbanisation croissante".
L'Oréal continue également à miser sur l'innovation, "son ADN", a confirmé M. Agon, jugeant en particulier que les actifs naturels offrent d'"immenses" perspectives.
Balayant les "commentaires" de ceux qui qualifient la période de "difficile" pour le groupe, il a fait valoir que la crise économique actuelle, la "pire depuis 1930", devait être pour lui un "stimulant" pour l'avenir.
"L'Oréal n'a jamais été autant à l'attaque", a-t-il assuré.
La crise a empêché le groupe d'atteindre ses objectifs en 2008 et a mis un terme à 23 années consécutives de croissance à deux chiffres de ses bénéfices. Elle l'a aussi obligé à fermer des usines en Europe de l'Ouest, pour la première fois depuis de très nombreuses années selon lui, et à supprimer plusieurs centaines d'emplois.
Sur le seul premier trimestre 2009, le groupe a vu ses ventes quasiment stagner, mais il estime que ses performances devraient s'"améliorer graduellement" en cours d'année.
M. Agon a par ailleurs assuré que "l'unité de la famille Bettencourt", premier actionnaire de L'Oréal avec 30,8% de son capital, était "absolument totalement intacte", alors que Françoise Bettencourt Meyers, la fille de Liliane Bettencourt, héritière du fondateur du groupe Eugène Schueller, accuse sa mère d'avoir donné près d'un milliard d'euros au photographe François-Marie Banier.
Pour fêter ses 100 ans, L'Oréal a présenté jeudi 100 projets de solidarité qui seront déployés localement par ses filiales dans le monde. En France, sept programmes, parrainés par la secrétaire d'Etat à la Ville Fadela Amara, doivent permettre à des jeunes ou des personnes défavorisées de se former, d'accéder à un emploi ou de lancer leur entreprise.l