Le Kazakhstan a décidé jeudi de cesser d'intervenir sur le marché des changes et de laisser flotter sa monnaie, le tengué, provoquant une dévaluation immédiate de 23% face au dollar.
"La banque centrale et le gouvernement ont décidé de mettre en place une nouvelle politique monétaire à partir du 20 août 2015 avec pour objectif la lutte contre l'inflation, en abolissant la bande de fluctuation pour se diriger vers un régime flottant", a déclaré jeudi le Premier ministre Karim Massimov lors d'un conseil des ministres.
Cette décision intervient dans un contexte d'effondrement des prix du pétrole, la principale source de revenus du Kazakhstan.
Mercredi, le tengué avait cédé 5% face au dollar, la plus importante chute de la monnaie kazakhe depuis que la banque centrale avait ordonné une dévaluation subite de 20% de la monnaie, en février 2014.
Le président kazakh Noursoultan Nazarbaïev, au pouvoir depuis près de 25 ans, a expliqué mercredi que le futur programme économique de ce pays d'Asie centrale riche en hydrocarbures devrait être adapté pour supporter un cour du baril à 30-40 dollars.
"Au cours des dix dernières années, nous avons beaucoup construit, embauché et augmenté les salaires. Mais nous manquons désormais de moyens et les nouveaux projets seront limités", a-t-il affirmé devant des haut responsables du gouvernement.
"Il est nécessaire de mettre en place un moratoire sur plusieurs initiatives jusqu'à 2018", a ajouté M. Nazarbaïev.
Selon l'agence de notation financière Standard & Poor's, le pétrole représente entre 20 et 30% du produit intérieur brut kazakh, plus de la moitié de ses revenus budgétaires et 60% de ses exportations.
Le Kazakhstan est aussi touché par la chute de la demande en Chine et en Russie, ses deux principaux marchés. En mars, le Kazakhstan s'était par ailleurs déclaré préoccupé par l'afflux de produits russes, devenus nettement moins chers en raison de l'effondrement du rouble.