Le groupe pharmaceutique japonais Takeda a annoncé la suppression de 2.100 emplois en Europe et 700 aux Etats-Unis d'ici à 2016, afin d'éliminer les redondances résultant du rachat du laboratoire suisse Nycomed.
"Takeda prévoit une réduction de sa main-d'oeuvre mondiale d'environ 2.800 postes (2.100 essentiellement en Europe et 700 aux Etats-Unis) d'ici à mars 2016, dans la recherche & développement, les services commerciaux et administratifs", a-t-il expliqué mercredi dans un communiqué.
Takeda a présenté ces mesures dans le cadre d'un plan stratégique destiné à supprimer les doublons dans le cadre de l'intégration de Nycomed, le laboratoire suisse dont il a formalisé l'acquisition le 30 septembre pour 9,6 milliards d'euros.
"Bien que nos opérations dans 70 pays soient davantage complémentaires que redondantes, il y a un certain nombre de domaines où nous devons faire des changements pour être sûrs que notre fonctionnement continue d'avancer vers plus d'efficacité et de flexibilité", a souligné le PDG de Takeda, Yasuchika Hasegawa, cité dans le communiqué.
Parmi les mesures envisagées, "Takeda prévoit le regroupement d'un certain nombre de sites et d'activités, incluant la fusion ou la liquidation de filiales, notamment en Europe, et la réduction de la main-d'oeuvre aux Etats-Unis au sein de Takeda Pharmaceuticals North America".
Le groupe n'a pas fourni davantage de précisions sur les modalités des suppressions de postes envisagées, ni sur les sites visés par ces mesures, se contentant de promettre des annonces "en temps voulu". Il a toutefois assuré que les employés concernés se verraient "offrir un soutien et des conseils".
Le rachat de Nycomed par Takeda a représenté la plus importante acquisition effectuée par un groupe japonais en 2011, dans un contexte où la vigueur du yen encourage de telles opérations à l'étranger.
Takeda (hors Nycomed) compte quelque 18.500 salariés et ses produits sont commercialisés dans quelque 90 pays, bien qu'il tire la moitié de ses revenus du Japon et le reste principalement d'Amérique du Nord.
Nycomed emploie de son côté quelque 12.500 personnes dans le monde et possède des filiales dans plus de 70 pays. Il revendique une forte présence en Europe et dans les marchés à croissance rapide comme la Russie, l'Amérique latine, l'Asie et le Moyen-Orient, une des raisons de l'intérêt que Takeda lui a porté.
Le groupe nippon a prévenu que ces mesures de réduction de frais fixes lui coûterait quelque 70 milliards de yens (700 millions d'euros) sur cinq ans, dont la moitié seront affectés aux comptes de l'exercice en cours (avril 2011-mars 2012).
Mais il a assuré que les synergies dégagées lui permettraient d'économiser dans le même temps 200 milliards de yens (2 milliards d'euros).
Autre annonce, Takeda a promis mercredi de "remplacer son offre de produits +matures+ par de nouveaux" qu'il entend développer.
Le groupe nippon est confronté, comme ses concurrents, au problème de l'expiration des brevets. Selon l'agence de notation Fitch, les 15 grands laboratoires mondiaux vont continuer à affronter des "défis importants" cette année en affrontant une période sans précédent d'arrivée à échéance.
Le laboratoire suisse Novartis vient d'annoncer la suppression de près de 2.000 emplois de visiteurs médicaux et d'encadrement aux Etats-Unis, pour faire face à l'expiration d'un important brevet et à l'échec de plusieurs médicaments.
Novartis, qui emploie 121.000 personnes dans le monde, avait déjà décidé une réduction de 2.000 autres postes fin octobre, principalement en Suisse et aux Etats-Unis.