Le Venezuela: un paradis en quête de touristes

Publié le 08/08/2013 09:10
Mis à jour le 08/08/2013 11:05

La chute d'eau la plus haute du monde, des îles caraïbes quasi-désertes, une jungle qui plonge dans la mer: le Venezuela ne manque pas d'attraits pour les touristes, mais le pays pâtit aujourd'hui d'une image écornée et plafonne à 700.000 visiteurs annuels.

Sur ce territoire où Christophe Colomb crut autrefois trouver le paradis sur terre, le gouvernement s'est décidé à dynamiser un secteur laissé de côté depuis de nombreuses années, éclipsé notamment par la généreuse rente pétrolière du pays aux plus importantes réserves mondiales de brut.

Ainsi, le pays souffre aujourd'hui d'un cruel déficit d'infrastructures - hôtels, réseau routier, vols intérieurs - et d'une désaffection du grand public étranger, alarmé par les statistiques peu flatteuses du pays en terme de violence.

"Le principal ennemi du développement du tourisme au Venezuela a été le pétrole. Lorsqu'un pays bénéficie d'une source de devises aussi importante, il a tendance à négliger les autres", explique à l'AFP Carlos Vogeler, directeur régional pour les Amériques de l'Organisation mondiale du tourisme (OMT).

Mais aujourd'hui le nouveau ministre du Tourisme Andres Izarra entend bien replacer son pays sur la carte des pays les plus visités. "Notre but est d'atteindre le million de touristes venus de l'étranger" dès 2014, indique-t-il.

Un potentiel infini

Si les infrastructures manquent, le potentiel est bien là, entre l'impressionnante biodiversité du delta le l'Orénoque, la luxuriance amazonienne, les centaines de kilomètres de plages paradisiaques, les méconnus sommets andins et leurs petits villages pittoresques, le "salto angel" - plus haute chute du monde -, les îlots préservés de Los Roques, ou encore les époustouflants "tepuys", formations géologiques colossales qui s'élèvent au milieu de la savane du sud-est du pays.

En outre, les performances des pays alentour témoignent d'un véritable intérêt pour la région. Selon l'OMT, la Colombie (qui a lancé en 2008 la campagne "Le risque est que tu voudras rester"), a reçu 2,1 millions de touristes en 2012, la République dominicaine et ses fameux "resorts" 4,5 millions, le Brésil 5,6 millions et Cuba 2,6 millions en 2011.

Le ministère a lancé il y a quelques mois la campagne "Venezuela, la destination la plus en vogue". De nouvelles liaisons aériennes ont été ouvertes, des aéroports ont été rafraîchis et le contact a été renoué avec les entrepreneurs du secteur.

Deux joyaux des Caraïbes vont s'ouvrir au tourisme

Le ministre a même annoncé que les îles paradisiaques de La Tortuga et de La Orchila, jusque là interdites au public, seraient bientôt ouvertes aux visiteurs. "La Tortuga est une île déserte des Caraïbes, la deuxième plus grande du Venezuela après Margarita et de taille similaire à (l'île voisine hollandaise) d'Aruba, qui attire 1,5 million de touristes par an", détaille le ministre.

Pour Marilucy Beltran, présidente de l'Association vénézuélienne des agences de voyage et du tourisme (AVAVIT), le Venezuela accuse un déficit en matière d'offres de "paquets touristiques" et a cruellement besoin d'une meilleure collaboration public-privé.

"Ici tout est séparé: le vol, l'hôtel, l'excursion. Or le touriste veut même savoir où il ira danser", affirme-t-elle.

Gaël Lejay, de Tucaya, agence de voyages française établie à Caracas depuis 1996, estime également que "tous les acteurs impliqués doivent s'asseoir à une table pour se coordonner".

Autre point à régler d'urgence, selon Mme Beltran, le contrôle des changes qui depuis 2003 fait exploser la valeur du dollar au marché noir. "A l'étranger, le taux de change officiel fait qu'il revient très cher de voyager au Venezuela, parce que les prix des hôtels et des services sont calculés à partir du +dollar parallèle+. Et pour le touriste local qui a accès au change officiel, il est plus avantageux de voyager à l'étranger", constate-t-elle.

Mais selon M. Vogeler, de l'OMT, le chantier prioritaire des autorités doit résider dans l'amélioration de la sécurité, parce qu'au delà des chiffres, "la perception est plus importante que la réalité" en matière de tourisme. A Margarita notamment, la principale destination du pays, plusieurs touristes périssent chaque année dans des attaques à main armée.

Plus généralement, le Venezuela affiche le taux d'homicides le plus élevé d'Amérique du Sud (presque 55 pour 100.000 habitants), avec plus de 16.000 meurtres reconnus par le gouvernement en 2012, pour 29 millions d'habitants.

Derniers commentaires

Installez nos applications
Divulgation des risques: Négocier des instruments financiers et/ou des crypto-monnaies implique des risques élevés, notamment le risque de perdre tout ou partie de votre investissement, et cela pourrait ne pas convenir à tous les investisseurs. Les prix des crypto-monnaies sont extrêmement volatils et peuvent être affectés par des facteurs externes tels que des événements financiers, réglementaires ou politiques. La négociation sur marge augmente les risques financiers.
Avant de décider de négocier des instruments financiers ou des crypto-monnaies, vous devez être pleinement informé des risques et des frais associés aux transactions sur les marchés financiers, examiner attentivement vos objectifs de placement, votre niveau d'expérience et votre tolérance pour le risque, et faire appel à des professionnels si nécessaire.
Fusion Media tient à vous rappeler que les données contenues sur ce site Web ne sont pas nécessairement en temps réel ni précises. Les données et les prix sur affichés sur le site Web ne sont pas nécessairement fournis par un marché ou une bourse, mais peuvent être fournis par des teneurs de marché. Par conséquent, les prix peuvent ne pas être exacts et peuvent différer des prix réels sur un marché donné, ce qui signifie que les prix sont indicatifs et non appropriés à des fins de trading. Fusion Media et les fournisseurs de données contenues sur ce site Web ne sauraient être tenus responsables des pertes ou des dommages résultant de vos transactions ou de votre confiance dans les informations contenues sur ce site.
Il est interdit d'utiliser, de stocker, de reproduire, d'afficher, de modifier, de transmettre ou de distribuer les données de ce site Web sans l'autorisation écrite préalable de Fusion Media et/ou du fournisseur de données. Tous les droits de propriété intellectuelle sont réservés par les fournisseurs et/ou la plateforme d’échange fournissant les données contenues sur ce site.
Fusion Media peut être rémunéré par les annonceurs qui apparaissent sur le site Web, en fonction de votre interaction avec les annonces ou les annonceurs.
La version anglaise de ce document est celle qui s'impose et qui prévaudra en cas de différence entre la version anglaise et la version française.
© 2007-2025 - Fusion Media Ltd Tous droits réservés