Investing.com – La chute de la paire EUR/USD continue de s’aggraver ce mercredi, la paire ayant marqué une fois de plus un nouveau creux de 20 ans à 0.9544 plus tôt ce matin, face à une remontée du Dollar, et face à de mauvaises nouvelles pour l’Europe.
En effet, l'indice du dollar a bondi sur un nouveau sommet en 20 ans à 114,68, tandis que les dollar index futures ont augmenté dans une fourchette similaire, avec à la clé un impact mécaniquement baissier sur EUR/USD. La déroute des actifs à risque sur l'ensemble du marché a également stimulé la demande de valeurs refuges pour le billet vert.
Dans la nuit, le président de la Fed de Saint-Louis, James Bullard, a prévenu que les États-Unis étaient confrontés à un "grave problème d'inflation", laissant probablement entrevoir un nouveau resserrement de la politique monétaire, alors que le pays est aux prises avec une inflation au plus haut depuis 40 ans. Le président de la Fed de Minneapolis, Neel Kashkari, a déclaré qu'il y avait "beaucoup de resserrement dans le pipeline" pour la banque centrale.
Ces commentaires interviennent quelques jours seulement après que la Fed a relevé ses taux d'intérêt pour la cinquième fois cette année et a prévenu qu'elle était prête à prendre le risque d'une crise économique dans sa lutte contre l'inflation galopante.
En Europe, l’actualité a été baissière pour l’Euro, avec le monopole gazier russe Gazprom qui a franchi mardi soir une étape importante vers l'interruption de la quasi-totalité de ses livraisons restantes à l'UE, alors que le Kremlin actionne ses derniers leviers pour faire pression sur l'Europe occidentale et centrale afin qu'elle abandonne son soutien à l'Ukraine.
Dans un message publié sur sa chaîne officielle Telegram, Gazprom a indiqué qu'il pourrait chercher à ajouter l'opérateur de gazoducs ukrainien Naftogaz Ukrainy à la liste des entités sanctionnées par la Russie, ce qui ferait monter en flèche un différend concernant l'incapacité présumée de la société ukrainienne à expédier du gaz russe vers l'ouest conformément à son contrat de vente.
Cela l'empêcherait de payer à l'Ukraine ses frais de transit habituels, ce qui ouvrirait la voie à la suspension des expéditions physiques, et donc à une sévère aggravation de la crise énergétique en Europe, ce qui impacte négativement l’EUR/USD.
Vers une chute de l’EUR/USD à 0.90 ?
Bien que l’EUR/USD se soit stabilisé au cours des dernières heures, aucun signe de rebond ne peut actuellement être relevé. De plus amples pertes ne sont donc pas exclues.
A ce propos, on notera que 2 banques ont estimé hier que l’Euro Dollar pourrait encore chuter bien plus, évoquant un objectif à 0.90.
"Alors que nous voyons actuellement l'EUR/USD à 0,95 vers la fin de l'année, la paire n'est pas loin de ce niveau et pourrait facilement descendre en dessous. Si cela se produit, et il y a de fortes chances que ce soit le cas, alors la place s'ouvrira pour que l'EUR/USD évolue jusqu'à 0,90" a par exemple écrit Nordea hier.
La banque a notamment souligné que "le choc des prix de l'énergie a et continuera d'avoir un impact sur le secteur industriel, entraînant un choc négatif des termes de l'échange pour la zone euro".
Cet avis est partagé par BBH, qui a déclaré hier que l’"EUR/USD a atteint un nouveau bas de cycle près de 0,9555", ajoutant qu’"il devrait bientôt tester ce bas et se diriger vers l'objectif du niveau psychologique de 0,90."