⏳ Dernières heures ! Économisez jusqu'à 55% de réduction sur InvestingProPROFITER DES SOLDES

L'épargne des Français, forteresse quasi inviolable

Publié le 28/10/2013 16:40

La volte-face fiscale du gouvernement ce week-end a montré à quel point l'épargne était un domaine sensible pour les Français, qui gardent jalousement un bas de laine parmi les mieux remplis au monde.

La France affichait en 2012 un taux d'épargne des ménages de 15,6% du revenu disponible brut, selon l'Institut national de la statistique et des études économiques, soit l'un des plus élevés d'Europe. Ce taux était la même année de 10,95% pour la moyenne des 27 pays de l'Union européenne (source: Eurostat). En zone euro, seuls les Allemands épargnent plus que les Français.

Pour donner un ordre de grandeur, l'Insee a calculé que le patrimoine net accumulé par les ménages français pesait fin 2011 un peu plus de 10.300 milliards d'euros, ce qui équivaut à plus de huit années de leurs revenus.

Cette épargne est investie aux deux tiers dans des actifs dits "non financiers", essentiellement la pierre. Le solde est l'épargne dite "financière": livrets, plans d'épargne en tous genres, dépôts, portefeuilles d'actions ou obligations, ou encore contrats d'assurance-vie.

C'est dans ce bas de laine que le gouvernement a voulu puiser pour financer la protection sociale, en relevant de 11 à 15,5% les prélèvements sociaux sur certains produits parmi les plus courants, comme les plans d'épargne en actions (PEA), les plans d'épargne-logement (PEL) ou l'épargne salariale. Avant de faire machine arrière ce week-end, face au tollé suscité par ce projet jusque dans les rangs de la majorité.

Au plan strictement financier, la mesure ne pèse pas si lourd: 200 millions d'euros de recettes perdues, une goutte d'eau par rapport au budget de l'Etat ou de la Sécurité sociale.

Mais quand il s'agit de l'épargne des Français, la calculatrice ne suffit pas à tout expliquer: "L'épargne, en France, est avant tout culturelle", explique à l'AFP l'économiste Pascale Hébel, du Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Credoc).

"Il y a une inquiétude française, un tempérament moins confiant que celui des Anglo-saxons", et aussi le fait que les Français "font des enfants, plus que dans d'autres pays développés", dont ils veulent assurer l'avenir, explique la chercheuse.

"L'impression d'une mesure confiscatoire"

Le taux d'épargne apparaît de ce fait "relativement stable" face aux aléas de la conjoncture, note aussi Jacques Le Cacheux, de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).

"Toucher à ce qui a été mis de côté pour les coups durs ou pour les enfants, souvent au prix de sacrifices, c'est donner aux Français l'impression qu'ils perdent de l'argent", analyse Mme Hebel.

Pour M. Le Cacheux, la réforme de la fiscalité de l'épargne projetée par le gouvernement "a produit l'impression d'une mesure confiscatoire".

Quant à faire appel à la bonne volonté des épargnants pour financer davantage l'économie réelle, quitte à prendre plus de risques avec leurs deniers, ou la sécurité sociale, c'est difficile, juge Mme Hébel: "Chacun épargne pour soi et se dit que l'Etat providence va pourvoir au reste".

Jacques Le Cacheux souligne lui que les Français se portent spontanément vers des placements "sûrs et également liquides", dans lesquels ils peuvent puiser facilement en cas de coup dur, quitte à se contenter d'une rentabilité faible. Exemple type: le Livret A.

Mettre davantage à contribution leur épargne, non pour abonder le budget mais pour procurer de l'argent frais aux entreprises, reste toutefois une intention affichée de l'actuel gouvernement.

Bercy entend pour cela piloter l'assurance-vie, placement fétiche des Français, lourd de plus de 1.400 milliards d'euros.

Le ministre de l'Economie Pierre Moscovici a confirmé ce week-end la création de ce qu'il a appelé un "troisième pilier" de l'assurance-vie, un type de contrat davantage orienté vers les actions, qui doit être présenté en novembre. Cet instrument était déjà imaginé dans un rapport sur l'épargne financière rendu en avril par deux députés socialistes.

Dans le même ordre d'idée, le gouvernement a imaginé un PEA dédié aux PME et entreprises de taille intermédiaire, présenté en août dernier.

Derniers commentaires

Installez nos applications
Divulgation des risques: Négocier des instruments financiers et/ou des crypto-monnaies implique des risques élevés, notamment le risque de perdre tout ou partie de votre investissement, et cela pourrait ne pas convenir à tous les investisseurs. Les prix des crypto-monnaies sont extrêmement volatils et peuvent être affectés par des facteurs externes tels que des événements financiers, réglementaires ou politiques. La négociation sur marge augmente les risques financiers.
Avant de décider de négocier des instruments financiers ou des crypto-monnaies, vous devez être pleinement informé des risques et des frais associés aux transactions sur les marchés financiers, examiner attentivement vos objectifs de placement, votre niveau d'expérience et votre tolérance pour le risque, et faire appel à des professionnels si nécessaire.
Fusion Media tient à vous rappeler que les données contenues sur ce site Web ne sont pas nécessairement en temps réel ni précises. Les données et les prix sur affichés sur le site Web ne sont pas nécessairement fournis par un marché ou une bourse, mais peuvent être fournis par des teneurs de marché. Par conséquent, les prix peuvent ne pas être exacts et peuvent différer des prix réels sur un marché donné, ce qui signifie que les prix sont indicatifs et non appropriés à des fins de trading. Fusion Media et les fournisseurs de données contenues sur ce site Web ne sauraient être tenus responsables des pertes ou des dommages résultant de vos transactions ou de votre confiance dans les informations contenues sur ce site.
Il est interdit d'utiliser, de stocker, de reproduire, d'afficher, de modifier, de transmettre ou de distribuer les données de ce site Web sans l'autorisation écrite préalable de Fusion Media et/ou du fournisseur de données. Tous les droits de propriété intellectuelle sont réservés par les fournisseurs et/ou la plateforme d’échange fournissant les données contenues sur ce site.
Fusion Media peut être rémunéré par les annonceurs qui apparaissent sur le site Web, en fonction de votre interaction avec les annonces ou les annonceurs.
La version anglaise de ce document est celle qui s'impose et qui prévaudra en cas de différence entre la version anglaise et la version française.
© 2007-2024 - Fusion Media Ltd Tous droits réservés