Les Bourses européennes ont achevé en hausse mardi une séance dominée par la situation en Italie, où la démission de Silvio Berlusconi a été annoncée après leur clôture, ce qui a profité à Wall Street et l'euro.
A New York, les indices boursiers ont bondi lorsque la présidence de la République italienne a annoncé que le chef du gouvernement partirait une fois que le parlement aura adopté les mesures budgétaires promises à l'Union européenne. Le Dow Jones a gagné 0,84% et le Nasdaq 1,20%.
L'euro a suivi le même mouvement, remontant à 1,3834 dollar vers 21H30 GMT contre 1,3773 dollar lundi soir.
"Le marché aime le fait que M. Berlusconi va démissionner", a commenté Peter Cardillo, de Rockwell Global Capital.
"C'est un soulagement pour l'instant, mais en réalité, le marché pourrait avoir la gueule de bois. Former un gouvernement peut prendre du temps et on verra probablement l'arrivée d'un gouvernement technique, qui ne durera que trois ou quatre mois avant des élections", a-t-il jugé.
En Europe, après avoir fait du yo-yo au gré des rumeurs de départ du chef du gouvernement italien, les marchés ont fini en majorité dans le vert.
La place de Paris a clôturé en hausse de 1,28% et Francfort de 0,55%. Londres a progressé de 1,03% tandis que Milan a gagné 0,74% et Madrid 0,5%.
Le départ de Silvio Berlusconi, semblait en effet acquis avant son officialisation, le Premier ministre ayant perdu sa majorité absolue lors d'un vote clé.
La Chambre des députés italienne a adopté le bilan 2010 de l'Etat italien par 308 voix, nettement en-dessous des 316, seuil de la majorité absolue. Le chef du Parti démocrate (PD), principal parti d'opposition, avait aussitôt demandé à Silvio Berlusconi de démissionner. Le principal allié du Cavaliere, le chef de la Ligue du Nord Umberto Bossi, avait déjà formulé la même requête quelques heures auparavant.
"Ce que le marché veut, c'est que les mesures d'austérité soient adoptées. Berlusconi suscite des questions depuis 20 ans, ce n'est pas une personnalité qui inspire beaucoup de confiance donc (le marché) voulait son départ", a expliqué Marc Pado, analyste boursier chez Cantor Fitzgerald.
Depuis plusieurs mois, les marchés doutent de la capacité du président du Conseil italien à rééquilibrer les finances publiques du pays et exigent des taux d'intérêt très élevés pour prêter à Rome.
Le marché de la dette italien a enregistré un regain de tensions en fin de journée, le taux de l'obligation à dix ans montant à un nouveau record, non loin de 6,8%.
La situation économique en Italie "est très inquiétante", a estimé le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires Olli Rehn.
La Grèce, qui se cherche toujours un nouveau Premier ministre pour diriger un gouvernement d'union nationale, est du coup un peu sortie de la ligne de mire des investisseurs.
Le dirigeant de la droite grecque Antonis Samaras s'est engagé mardi à respecter l'accord européen du 26 et 27 octobre sur le deuxième plan d'aide à la Grèce, mais a indiqué qu'il n'allait pas le signer par écrit.
La Commission européenne a aussitôt réagi, insistant pour obtenir un engagement écrit des socialistes et de l'opposition conservatrice.