Les marchés boursiers européens s'orientaient à la baisse à la mi-journée après la publication de prévisions économiques très maussades de la Commission européenne et en dépit d'une ouverture en hausse après la réélection de Barack Obama.
"Les investisseurs referment la parenthèse américaine et se focalisent de nouveau sur l'Europe et là les nouvelles ne sont vraiment pas bonnes", souligne Alexandre Baradez, analyste chez Saxo Banque.
"Bruxelles vient de confirmer nos craintes, en abaissant nettement ses perspectives. La conjoncture se dégrade à un rythme plus rapide qu'attendu. La croissance restera au point mort en 2013 dans l'ensemble de l'union monétaire, et l'Allemagne n'est plus épargnée par la morosité ambiante", ajoute-t-il.
Vers 12h30 GMT, Londres perdait 0,14%, Paris et Francfort chacun 0,19%.
Selon la Commission européenne, la zone euro devrait sortir de la récession en 2013 mais la croissance restera au point mort (+0,1%) avant de repartir l'année suivante (+1,4%).
Bruxelles a nettement revu à la baisse ses prévisions économiques pour l'an prochain. Au printemps, elle tablait encore sur un Produit intérieur brut (PIB) en hausse de 1% en zone euro l'an prochain.
Concernant l'ensemble de l'Union européenne, Bruxelles table sur une croissance de 0,4% en 2013, après un recul du PIB de 0,3% cette année. L'horizon devrait s'éclaircir en 2014 avec une croissance de 1,6%.
Avant cette douche froide, les marchés européens et asiatiques avaient accueilli avec placidité la réélection du président américain Démocrate Barack Obama face à son adversaire républicain Mitt Romney pour un nouveau mandat de quatre ans.
"Il y aura moins de changements que si Romney l'avait emporté. Mais Obama va emprunter une route cahoteuse jusqu'au mur budgétaire", a souligné Shigeo Sugawara, courtier chez Sompo Japan Nipponkoa Asset Management.
En Asie, Tokyo a terminé quasi stable, tout comme Shanghai, alors que Hong Kong a progressé de 0,71%.
"Les problèmes auxquels fait face l'économie américaine ne changent pas", y compris "le barrage que représente le +mur budgétaire+", a mis en garde Michael Hewson de CMC Markets.
Républicains et Démocrates doivent s'entendre d'ici janvier au Congrès sur un accord pour éviter l'application automatique du "mur budgétaire", à savoir des baisses draconiennes de dépenses et des hausses d'impôts qui menacent de faire retomber les Etats-Unis en récession.
A l'issue du scrutin de mardi, les Démocrates vont garder le contrôle du Sénat et les Républicains celui de la Chambre des représentants.
Les marchés américains n'ouvriront que plus tard dans la journée à 14H30 GMT (bien 14H30 GMT). La veille, alors que les résultats n'étaient pas encore connus, Wall Street avait terminé dans le vert, le Dow Jones avançant de 1,02% et le Nasdaq de 0,41%.
Après un léger recul en début de journée en Asie et en Europe, le dollar reprenait du poil de la bête et s'affichait vers 12H30 GMT en légère progression face à l'euro à 1,2771 dollar contre 1,2814 dollar mardi vers 22H00 GMT.
Pour Daniel So, stratégiste financier à SHK Financial, "une victoire d'Obama assure la continuité de la politique monétaire des Etats-Unis, qui va donc rester accommodante".
La monnaie unique européenne reste handicapée par la crise qui perdure en Grèce et par l'Espagne, dont l'économie est toujours profondément en récession et qui se refuse toujours à demander une aide financière globale.
Athènes n'a toujours pas trouvé d'accord avec la troïka représentant ses créanciers -Fonds monétaire international (FMI), Union européenne (UE) et Banque centrale européenne (BCE)- sur un nouveau plan d'économies qui conditionne le versement d'une tranche d'aide de 31,2 milliards d'euros, vitale pour les finances du pays dont les caisses seront bientôt vides.
Ce plan devrait être voté dans la nuit de mercredi à jeudi par le Parlement grec, même s'il suscite d'importantes dissensions au sein de la coalition gouvernementale.