Les Cubains découvrent les joies et les peines du marché de gros

Publié le 07/08/2013 08:45
Mis à jour le 07/08/2013 10:45

Pleins à craquer de fruits et légumes, les camions brinquebalent sur le terrain vague sous un soleil tropical à la recherche des clients du premier marché de gros de La Havane, une découverte pour les vendeurs et les clients, après un demi-siècle d'absence.

"Il entre environ 80 camions par jour", assure à l'AFP Argelio Mendez, en charge de ce marché de la rue 114, dans le quartier de Marianao, à la limite ouest de la capitale cubaine.

Les clients, explique-t-il, sont les détaillants des marchés de détail, les marchands des quatre saisons qui poussent leurs charrettes dans tous les quartiers de la capitale et les propriétaires des restaurants privés qui se sont multipliés depuis les encouragements de l'Etat au "cuentapropismo", le travail en indépendant.

"J'achète tout ici, ils ont de la bonne qualité et des bons prix", affirme à l'AFP Ivan Garcia, en poussant sa charrette où s'entassent une douzaine de régimes de bananes et deux caisses de mangues.

Durant un demi-siècle, l'entreprise d'Etat Acopio était en charge de tous les achats et de la distribution de la production agricole des entreprises d'Etat, des coopératives ou des paysans indépendants, sur la base d'accords de volumes et de prix.

Rigide et inefficace surtout dans le processus de distribution, le système centralisé entraînait de lourdes pertes de la production, dans un pays qui importe 80% de son alimentation pour un coût de près de 2 milliards de dollars par an, grevant lourdement les finances publiques.

Dans le cadre de son "actualisation" du modèle économique, le régime communiste cubain a autorisé fin 2011 les paysans à vendre directement leur production aux grands hôtels et à commercialiser librement leur surplus de production, après conclusion de leurs contrats avec l'Etat.

Un marché expérimental

Le marché de gros de la "calle 114" est né ainsi, de manière empirique, il y a plus d'un an. Sur un grand terrain vague, sans infrastructure, ni équipement. Un vieux conteneur sert de bureau au gérant de ce marché expérimental, ouvert de 17h00 à 8h00 du matin.

"Ici, on ne peut pas vendre une gousse d'ail avant l'ouverture, c'est la règle", râle Joel Vazquez, 20 ans, qui est arrivé avec un peu d'avance de Güira de Melena, à 40 km de La Havane, avec son camion chargé de bananes, patates douces et ail.

Beaucoup d'autres camions sont venus de bien plus loin. Certains chargements d'avocats, de papayes ou d'oignons viennent de Guantanamo, à l'autre bout de l'île, à 900 km de La Havane. Certains tardent parfois deux ou trois jours pour écouler leur marchandise et dorment dans leur camion.

Sortant d'une sieste sous son camion, Rony, 29 ans, regrette aussi les horaires du marché. Avec ses 85 sacs d'oranges et de citrons "de première qualité", Rony est venu de Jagüey Grande, à 130 km de La Havane : "si les horaires n'étaient pas aussi limités, j'aurais pu rentrer chez moi", soupire-t-il.

A quelques kilomètres de là, un grand marché de gros bien équipé est en construction. Le marché d'El Trigal aura une capacité pour 250 camions. Couvert et pourvu de nombreux services, El Trigal devrait remplacer le marché de la calle 114 dans quelques semaines, dans le quartier voisin de Boyeros.

"Tous les acheteurs, d'Etat ou privés, auront accès à ce marché", a récemment affirmé le vice-président du conseil des ministres en charge de la supervision des réformes, Marino Murillo.

D'autres marchés de gros sont prévus dans tout le pays, élargis notamment aux matériaux de construction.

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