Les effectifs de La Poste ont diminué de 1,2% en 2012, soit environ 2.500 postes, selon un document interne obtenu vendredi par l'AFP, les principaux syndicats évoquant de leur côté jusqu'à 4.800 suppressions de postes sur l'année.
Le bilan social, qui doit être officiellement présenté en conseil d'administration le 4 juillet, montre par ailleurs que les indicateurs de santé sont restés quasiment stables par rapport à 2011, mais à un niveau toujours assez mauvais.
Dans son document, La Poste, dont la maison-mère emploie 243.172 personnes, fait état du recrutement de 5.211 personnes en 2012. Ce chiffre est en ligne avec son plan de recrutement de 15.000 personnes sur la période 2012-2014, revu à la hausse (+5.000) après deux suicides de cadres sur leur lieu de travail début 2012.
Dans le même temps, l'entreprise a enregistré 7.760 départs, le différentiel étant donc de 2.549 postes. Le taux de remplacement atteint ainsi environ deux départs sur trois, alors qu'il n'avait été que de un sur deux en 2011 et de un pour cinq départs en 2010.
Une réduction des effectifs que La Poste explique notamment par "la diminution des volumes de courrier et la baisse de fréquentation des bureaux de poste", insistant sur sa "politique d'emploi responsable dans une conjoncture économique difficile".
Selon le document interne, la part des contrats à durée déterminée (CDD) dans les effectifs est par ailleurs restée stable à 5,1% en 2012 (quelque 11.000 postes).
Les deux premiers syndicats de La Poste, la CGT et SUD, qui dénoncent un malaise persistant au sein de l'entreprise à capitaux publics, évaluent de leur côté le nombre de suppressions de postes entre 3.606 et 4.817 en 2012 (contre 10.000 en 2011 et 11.000 en 2010).
Qualité de l'emploi dégradée
Pour Bernard Dupin (CGT), "on est toujours dans la dynamique des suppressions d'emplois" et le bilan social illustre la nécessité "d'un changement de politique".
"Tous les paramètres sont dans le rouge", estime le syndicaliste, citant l'emploi, mais aussi la formation, les congés maladie ou encore une hausse de la précarité (CDD et intérim).
Même constat pour Régis Blanchot (SUD), qui fait valoir que "tous les critères pour montrer la qualité de l'emploi" se dégradent.
Le taux d'absentéisme pour maladie est passé de 5,92% en 2011 à 6% en 2012, la Poste reconnaissant que ce chiffre reste "à un niveau élevé". Une étude du ministère du travail (Dares) de février 2013 évoquait un taux de 3,6% pour l'ensemble des salariés du pays.
La Poste explique principalement ce taux "par l'évolution de la moyenne d'âge des postiers qui passe de 45,4 ans à 45,9 ans en 2012".
Le nombre d'accidents avec arrêt de travail (accidents de circulation, chutes ou encore accidents de manutention) est également resté stable, avec 10.974 accidents en 2012 contre 10.862 l'année précédente.
Pour M. Blanchot (SUD), malgré cette relative stabilisation, les chiffres restent "exceptionnellement élevés par rapport à d'autres entreprises comparables", les mesures annoncées en 2012 par la direction pour restaurer la qualité de vie au travail, ne semblant pas, selon lui, avoir eu d'effet.
En matière d'égalité homme-femme, La Poste rapporte avoir un effectif à 51% féminin et compter plus d'un quart de femmes (26,7%) parmi ses cadres dirigeants.
Le bilan social indique également que la rémunération nette moyenne était en 2012 de 2.063 euros pour les fonctionnaires (environ la moitié des effectifs) et de 1.766 euros chez les salariés de droit privé, plus jeunes dans l'ensemble.