Wall Street a poursuivi sa hausse cette semaine mais recherche toujours une nouvelle impulsion pour renouer avec l'élan du début d'année, espérant notamment que les chiffres de l'emploi de vendredi prochain seront positifs.
Au cours des cinq dernières séances, le Dow Jones Industrial Average, indice des 30 valeurs vedettes de Wall Street, a gagné 1,53%, terminant vendredi à 13.228,31 points.
Le Nasdaq, à dominante technologique, a quant à lui pris 2,29% à 3.069,20 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a gagné 1,92%, finissant à 1.403,36 points.
Pour Peter Cardillo, chef économiste de Rockwell Global Capital, "ça a été une très bonne semaine: le marché continue de surprendre".
En particulier, les observateurs ont salué l'actualité macroéconomique toujours satisfaisante aux Etats-Unis. Si la croissance du PIB américain a ralenti nettement au premier trimestre (2,2% contre 3,0% en automne), "l'économie a bien poursuivi sa croissance réelle même si elle n'est pas très puissante", a souligné Gregori Volokhine, stratège chez Meeschaert.
Egalement, les résultats trimestriels d'entreprises sont toujours en majorité bien supérieurs aux attentes.
"La croissance des bénéfices est en général deux à trois fois supérieure à celle de l'économie", ce qui enthousiasme Wall Street, a remarqué le stratège financier.
La progression du Nasdaq provient ainsi du fort rebond enregistré par Apple (+5,24% sur la semaine). Le géant informatique a été porté par des résultats exceptionnels.
Les investisseurs ont poussé un soupir de soulagement mardi soir en découvrant que le groupe californien avait pratiquement doublé son bénéfice net trimestriel (+93%), avec notamment des ventes éclatantes d'iPhones, dépassant nettement les attentes.
"Le marché continue de se concentrer sur la saison des résultats et non pas sur l'Europe", s'est félicité M. Cardillo.
Wall Street continue toutefois d'être sous le coup de la crise de la dette en zone euro où chaque développement donne des sueurs froides. La Bourse new-yorkaise a par exemple perdu près d'un point lundi après un regain d'inquiétude engendré par le premier tour de l'élection présidentielle en France et le renversement du gouvernement néerlandais.
Reste que les investisseurs américains sont désormais bien plus confiants pour la première économie mondiale qu'ils ne pouvaient l'être il y a encore six mois.
Ainsi, si le Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) "n'a rien dit de nouveau par rapport à mars" lors de la conclusion de sa réunion, mercredi, selon M. Volokhine, les marchés ont été encouragés par le ton optimiste de l'institution de Washington.
Et plus que jamais, "on espère que la Fed va décider d'ici l'été d'une nouvelle mesure d'assouplissement monétaire", a déclaré Peter Cardillo.
La teneur des propos de la Réserve fédérale indiquait toutefois que celle-ci, comme le marché, reste dans l'opacité quant à la vigueur de la croissance des prochains mois.
Dans ce contexte, ont souligné les analystes, les chiffres de l'emploi en avril, attendus vendredi, seront déterminants. Le marché s'attend à un taux de 8,2%, comme en mars.
Seront également suivis: l'indice PMI de l'activité manufacturière de Chicago lundi, les dépenses de construction mardi, et l'indice ISM sur l'activité dans les services jeudi.