Les marchés boursiers européens et asiatiques ont accueilli mercredi avec placidité la réélection du président américain Barack Obama pour un mandat de quatre ans, en dépit des nombreux défis économiques qui l'attendent.
"Il y aura moins de changements que si (le républicain) Romney l'avait emporté. Mais Obama va emprunter une route cahoteuse jusqu'au mur budgétaire", a souligné Shigeo Sugawara, courtier chez Sompo Japan Nipponkoa Asset Management.
Peu après l'ouverture vers 08h40 GMT, les Bourses européennes étaient pour la plupart en légère hausse, après la victoire de Barack Obama face à Mitt Romney à l'issue d'un scrutin serré. Londres progressait de 0,12%, Paris de 0,57% et Francfort de 0,43%.
"Le soulagement est perceptible sur les marchés qui saluent la fin d'une longue campagne électorale et le fait que quelqu'un soit désigné sans équivoque pour prendre la tête de la première économie mondiale pour les quatre prochaines années", souligne Markus Huber d'ETX Capital.
La Bourse de Tokyo a terminé quasi stable, tout comme Shanghai, alors que Hong Kong a progressé de 0,71%.
"Les problèmes auxquels fait face l'économie américaine ne changent pas", y compris "le barrage que représente le +mur budgétaire+", a mis en garde Michael Hewson de CMC Markets.
Républicains et Démocrates doivent s'entendre d'ici janvier au Congrès sur un accord pour éviter l'application automatique du "mur budgétaire", à savoir des baisses draconiennes de dépenses et des hausses d'impôts qui menacent de faire retomber les Etats-Unis en récession.
A l'issue du scrutin de mardi, les Démocrates vont garder le contrôle du Sénat et les Républicains celui de la Chambre des représentants.
Les marchés américains n'ouvriront que plus tard dans la journée à 13h30 GMT. La veille, alors que les résultats n'étaient pas encore connus, Wall Street avait terminé dans le vert, le Dow Jones avançant de 1,02% et le Nasdaq de 0,41%.
L'effet de la victoire du président sortant était plus sensible sur le marché des changes. L'euro était en hausse face au dollar, progressant vers 08h30 GMT à 1,2847 dollar contre 1,2814 dollar mardi vers 22H00 GMT.
Pour Daniel So, stratégiste financier à SHK Financial, "une victoire d'Obama assure la continuité de la politique monétaire des Etats-Unis, qui va donc rester accommodante".
Mise en place par le président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Ben Bernanke, dès 2008 sous le premier mandat de Barack Obama, cette politique monétaire ultra-accommodante américaine permet un dollar plus faible, et donc le renforcement de l'euro, actif habituellement jugé risqué par les investisseurs.
Mais la hausse de la monnaie unique européenne restait limitée par la crise qui perdure en Grèce et par l'Espagne, dont l'économie est toujours profondément en récession et qui se refuse toujours à demander une aide financière globale.
Athènes n'a toujours pas trouvé d'accord avec la troïka représentant ses créanciers -Fonds monétaire international (FMI), Union européenne (UE) et Banque centrale européenne (BCE)- sur un nouveau plan d'économies qui conditionne le versement d'une tranche d'aide de 31,2 milliards d'euros, vitale pour les finances du pays dont les caisses seront bientôt vides.
La réélection de Barack Obama restait sans impact sur le marché obligataire.