Les places financières accusent le coup au lendemain de l'annonce de nouvelles élections en Grèce, qui a ravivé les craintes sur une sortie du pays de la zone euro, faisant baisser l'euro et créant de vives tensions sur le marché de la dette.
Après avoir ouvert dans le rouge, toutes les Bourses européennes creusaient leurs pertes. A 09H30 (07H30 GMT), Paris se repliait de 0,95%, Londres de 1,18%, Francfort de 1,23%, Madrid de 1,87% et Milan de 1,29%.
"Nous sommes vraisemblablement replongés dans le même état d'esprit qui avait prévalu tout l'an dernier, quand les marchés financiers étaient uniquement préoccupés par l'évolution de la zone euro et notamment par la situation en Grèce", a commenté le courtier IGMarket.
En Asie, les marchés étaient également en berne, Tokyo finissant sur un recul de 1,12%, Hong Kong de 3,19%, Sydney de 2,36% et Séoul de 3,08%, à l'instar de Wall Street mardi soir (-0,50%).
L'euro, qui s'était déjà enfoncé sous le seuil de 1,28 dollar mardi, a chuté en dessous de 1,27 dollar, à 1,2689 dollar, sa valeur la plus faible depuis le 16 janvier, avant de se stabiliser.
A Athènes, une réunion des chefs de cinq des sept partis élus lors du scrutin du 6 mai s'est conclue mardi sans qu'un accord n'ait été trouvé sur une coalition gouvernementale, ouvrant la voie à de nouvelles élections législatives d'ici la fin juin.
Ce nouveau scrutin risque de renforcer les opposants à la politique d'austérité, déjà sortis vainqueurs des élections de mai, rendant de plus en plus incertain le maintien du pays dans la zone euro.
A cela s'ajoute la problématique des retraits d'argent dans les banques grecques qui ont atteint mardi 700 millions d'euros fragilisant encore plus un système bancaire déjà affaibli. Selon le président grec Carolos Papoulias, il y a une "grande inquiétude qui pourrait se transformer en panique".
Dans ce contexte, l'inquiétude des investisseurs est plus que jamais ravivée.
"L'attention des investisseurs va se focaliser sur les risques d'une contagion de la crise grecque à d'autres pays fragiles de la zone euro", Espagne et Italie notamment, ont noté les économistes du Crédit Agricole.
Le marché obligataire, où se négocie la dette souveraine des Etats, se montrait également nerveux mercredi matin, l'écart de taux entre l'emprunt espagnol à 10 ans et l'allemand, faisant référence dans la zone euro, atteignant un record historique autour des 500 points de base.
En début de matinée, les taux espagnols à 10 ans s'inscrivaient à 6,495%, ceux de l'Italie frôlaient les 6% tandis que les taux allemands atteignaient un plus bas historique à 1,434%.
Pourtant, la première rencontre mardi entre la chancelière allemande Angela Merkel et le nouveau président français François Hollande avait éloigné les craintes d'une rupture du tandem franco-allemand.
Les deux responsables se sont dits prêts "à étudier la possibilité de mesures supplémentaires pour la croissance en Grèce", si Athènes le demandait. Ils ont aussi affirmé leur volonté que le pays "reste dans la zone euro".
M. Hollande, sur lequel mise Athènes pour alléger la rigueur que ses créanciers internationaux lui ont imposée depuis 2010, a réaffirmé qu'il voulait renégocier le pacte budgétaire, destiné à durcir la discipline des comptes publics des Etats de la zone euro, pour y adjoindre un volet croissance.
La première émission de titres à moyen et long terme depuis l'élection de François Hollande, à l'occasion de laquelle le Trésor français espère lever en fin de matinée 9 milliards d'euros, est prévue en fin de matinée.