L'euro poursuivait sa baisse face au dollar jeudi, les investisseurs estimant que l'implication des États-Unis dans des opérations militaires en Syrie devrait être moins forte que les marchés le craignaient.
Vers 06H00 GMT (08H00 à Paris), l'euro valait 1,3317 dollar, contre 1,3338 dollar mercredi à la même heure.
La monnaie unique européenne montait un peu face à la devise japonaise, à 130,26 yens contre 130,23 yens la veille au soir.
Le dollar aussi montait face à la devise nippone, à 97,82 yens contre 97,63 yens mercredi.
Le dollar avait souffert au cours des derniers jours du fait que plusieurs pays occidentaux, États-Unis en tête, semblaient favorables à une action militaire contre le régime syrien, accusé d'une attaque meurtrière aux armes chimiques la semaine dernière, alors que les alliés russe et iranien de Damas mettaient en garde contre une déstabilisation de l'ensemble de la région.
Mais Barack Obama a affirmé mercredi ne pas avoir pris de décision sur une éventuelle intervention, se contentant d'évoquer un "coup de semonce", tandis que Londres a dit vouloir attendre l'enquête de l'ONU sur l'attaque chimique.
De plus, les ambassadeurs des cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité ne sont pas parvenus à trouver d'accord sur une résolution justifiant une action armée en Syrie, Moscou et Pékin continuant de rejeter l'option militaire qu'envisagerait Washington, suivi par Londres et Paris.
"L'aversion au risque est en train de s'estomper", a noté Kengo Suzuki, stratégiste des changes de Mizuho Securities, interrogé par Dow Jones Newswires.
"Je pense que le sentiment général est que les États-Unis ne seront pas impliqués aussi fortement en Syrie qu'ils l'ont été en Irak lorsqu'ils ont envahi ce pays en 2003", a-t-il ajouté.
La monnaie américaine profite aussi, selon les analystes, des accès de faiblesse de devises de pays émergents comme la roupie indienne ou la livre turque.
Le dollar restait tout de même sous pression, du fait de l'incertitude persistante sur la politique monétaire des États-Unis.
Certains investisseurs estiment qu'avec l'incertitude régnant sur la Syrie, la Réserve fédérale (Fed) ne va pas annoncer en septembre, comme largement anticipé par les marchés, un ralentissement de son aide à l'économie.
La Fed injecte actuellement 85 milliards de dollars par mois dans le système financier américain via des rachats d'actifs pour tenter de vivifier la reprise, ce qui a également pour effet d'éroder la valeur du dollar.
Le dernier indicateur américain les confortait dans le sentiment que la Fed pourrait finalement décider de retarder la décision de mettre un frein à cette mesure.
Les promesses de ventes de logements aux États-Unis se sont en effet repliées en juillet pour le deuxième mois consécutif en raison de la hausse des taux d'intérêt dans l'immobilier, selon des chiffres publiés mercredi par l'Association nationale des agents immobiliers américaine (NAR).
Or, le rétablissement de ce secteur est perçu comme essentiel pour une véritable reprise et est particulièrement surveillé par la Fed.
Les cambistes surveilleront jeudi la publication d'indicateurs aux États-Unis, notamment les chiffres du PIB révisé pour le deuxième trimestre.
Vers 06H00 GMT, la livre britannique montait face à l'euro, à 85,76 pence pour un euro, mais restait stable face au dollar, à 1,5525 dollar pour une livre.
La devise helvétique baissait face à l'euro, à 1,2308 franc suisse pour un euro, comme face au dollar, à 0,9243 franc suisse pour un dollar.
Cours de jeudi Cours de mercredi
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06H00 GMT 21H00 GMT
EUR/USD 1,3317 1,3338
EUR/JPY 130,26 130,23
EUR/CHF 1,2308 1,2298
EUR/GBP 0,8576 0,8590
USD/JPY 97,82 97,63
USD/CHF 0,9243 0,9220