La SNCF a publié jeudi un bénéfice net divisé par plus de deux (-54,7%) au premier semestre, mais entend améliorer son résultat opérationnel sur l'année en poursuivant sa "maîtrise des coûts et des investissements", selon un communiqué.
Le bénéfice net semestriel du groupe s'élève à 253 millions d'euros, contre 558 millions d'euros au premier semestre 2011, quand il avait été multiplié par sept grâce à des mesures structurelles et à l'essor des activités en France et à l'étranger.
Cette dégradation est également imputable à des "éléments comptables non récurrents" et au "coût financier des engagements vis-à-vis du personnel", qui ont pesé respectivement à hauteur de 56 millions et 81 millions d'euros, est-il indiqué dans le communiqué.
La marge opérationnelle, indicateur privilégié par la direction, est en légère baisse (-2,5%), à 1,332 milliard d'euros, et représente 7,9% du chiffre d'affaires, confirmé en hausse à 16,773 milliards d'euros (+3,0%).
Mais ce résultat intègre "le traitement comptable des nouvelles dispositions concernant le portage du matériel roulant pour 8 ans dans la nouvelle convention entre le Stif et Transilien, signée en mai 2012", précise la SNCF.
Sans cet élément exceptionnel, et à périmètre et changes constants, la marge opérationnelle progresse de 49 millions d'euros, et représente, comme au premier semestre 2011, 8,4% du chiffre d'affaires.
"Nos résultats opérationnels sont supérieurs à ce que nous anticipions et se maintiennent au niveau atteint en 2011", a déclaré Guillaume Pépy, le président de la SNCF, cité dans le communiqué.
"En 2012, même si les perspectives sont très incertaines, nos objectifs économiques devraient être atteints voire dépassés sans dégradation plus marquée de l'environnement économique", a-t-il ajouté.
M. Pépy mise sur le maintien des actions "de maîtrise des coûts et des investissements" et le déploiement d'"une politique commerciale toujours plus active en termes d'offres de services en France et à l'étranger".
La progression du chiffre d'affaires du groupe s'explique par la hausse de l'activité des branches voyageurs SNCF Proximité (+3,8%) et SNCF Voyages (+4,2%) et par SNCF Infra (+2,8%), la branche infrastructures.
Mais le rythme de progression des branches voyageurs a cependant ralenti entre le premier et le deuxième trimestre 2012.
De plus, Geodis, la branche fret et logistique, est en recul de 0,9%, malgré plusieurs acquisitions ces derniers mois, marquée par "un environnement très dégradé". A périmètre et change constants, l'activité baisse de 2,8%.
"Les perspectives économiques et industrielles du second semestre confirment la phase de récession du transport de marchandises", est-il indiqué dans le communiqué.
Le trafic des TGV s'est contracté légèrement de 1,1%, en raison d'un premier semestre 2011 "particulièrement élevé du fait de promotions tarifaires". Le trafic des TER a progressé de 5,7%, grâce au "renchérissement du prix des carburants", de même que celui des Transiliens (+2,4%), porté par le "développement des tarifs sociaux" et étudiants.
Côté financier, le flux de trésorerie du groupe est en forte hausse, à 283 millions d'euros, contre 59 millions d'euros au premier semestre 2011.
En revanche, l'endettement a progressé, passant de 8,763 milliards d'euros à 9,010 milliards d'euros, en raison notamment du "versement durant le premier semestre de 199 millions d'euros de dividendes" à l'Etat.
"Nous visons une stabilisation de la dette à la fin de l'année. On était à 8,3 milliard d'euros fin décembre. Notre objectif, c'est d'y rester", a expliqué un porte-parole du groupe.
La capacité d'autofinancement (CAF) a légèrement diminué, à 1,020 milliard d'euros. "Mais c'est la première fois sur le premier semestre qu'on arrive avec notre CAF à couvrir nos investissement", a-t-on souligné à la SNCF.
Les investissements sur fonds propres s'élèvent à 874 millions d'euros et les investissements bruts à 1,159 milliard d'euros.